Le sujet a déjà été traité longuement dans son ensemble
par un fameux médecin-philosophe. J’ai eu à traiter, en urgence, un cas d’école
qui m’a interrompu un instant.
À 4 h 37, au petit matin d’aujourd’hui j’ai été réveillé
par une idée. Je lui demande de s’en aller, j’ai envie de continuer à rêver.
Elle insiste. Ce n’est pas une idée propre, c’est l’idée de quelqu’un. Il vous
avait été présenté, vous lui aviez parlé. Il avait un problème. Il ne savait
plus où il en était. Vous seul pouvez l’aider. Il est partagé entre celui que
l’on voit, celui qu’il se croit et celui qu’il est jusqu’à ce qu’il vienne à douter
de lui-même. Il sait qu’il n’est pas le seul à ne plus être certain de rien.
Pour certains c’est un gain, pour d’autres une perte et pour quelques uns ça ne
change rien. Ils s’en tirent bien. Ils savent au moins ce qu’ils sont. Mais
savoir qu’on peut s’en tirer ne lui suffit pas. Il reste mécontent et ne sait
plus à qui s’adresser, sauf à vous.
Résumons ; il ne se satisfait pas de son apparence
ni de ses croyances et encore moins de sa réalité. Il voudrait être différent,
il rêve à une autre vie. Il se demande ce qu’il sera, où il ira, qui
l’attendra, le comprendra, si on l’aimera, ce qu’il fera. Il n’est pas fier du
passé, inquiet de l’avenir et aussi attentif au présent qu’il soit, il ne sait
pas quoi en faire.
C’était, vous vous en rendez compte, une personnalité multiple,
un cas très compliqué, plein de complexes, comme je les aime. Il ne me fallut
pas longtemps pour faire la mise au point qui s’imposait, régler quelques
détails, préciser ma position et le renvoyer, apaisé, satisfait, presque
heureux. En replongeant dans mon rêve, je me suis dit qu’il en faudrait
beaucoup comme moi pour rendre les choses simples, la vie tranquille, le monde
paisible.
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