Le temps est un puissant analgésique sans être un placebo (absence d'effet nocebo). Il fait disparaître la douleur sans pilule ni intra-veineuse et en douceur. L'indication doit être bien posée. Nul besoin d'avoir été interne en médecine de la douleur et vous pourrez vous contenter de ce post pour compléter vos connaissances acquises à son fil. Attention, il est inefficace et même dangereux pour les douleurs organiques telles une rage de dents (craindre l'abcès dentaire), une crise de coliques néphrétiques ou hépatiques (calculs), une crise d'appendicite (risque de péritonite). Dans ces cas, il y a urgence et le temps a un potentiel négatif. Son domaine de compétence est la douleur morale et l'exemple-type le chagrin d'amour en particulier et toutes les déceptions en général auxquelles on peut adjoindre les plaies d'argent quand le manque est important. Donc ne paniquez pas après une douleur aigue même passée à un stade chronique au point que quelqu'un de votre entourage parlera de votre morosité à qui veut l'entendre. Cet état pénible advient après un divorce, un procès perdu, une faillite, la mise au chômage, la perte de votre portefeuille ou d'un proche, un échec, une erreur. Soyez sûr(e) que l'intensité de la douleur va progressivement s'atténuer, devenir supportable et finir par disparaître pour ne subsister qu'à l'état d'un vague souvenir indifférent. La guérison est alors complète et ne laisse qu'une petite cicatrice à peine décelable. Donc pas de cris, de pleurs, n'arrachez pas vos cheveux si vous en avez, gardez votre calme, un jour ou une année prochaine, vous n'y penserez plus et vous pourrez savourer la suivante en sachant qu'elle aussi mourra de sa belle mort sous les assauts du temps.
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