Ce qu'il y a de triste dans les bonnes idées des philosophies, des théories, des religions, c'est qu'elles ne réussissent jamais à concrétiser dans la pratique que leur écume. La partie dure, consubstantielle, essentielle n'est jamais mise en musique. Elle reste un rêve, une utopie, un produit de l'imagination. Elle se heurte au mur infranchissable de l'hypocrisie, de l'orgueil, de l'égoisme, de la médiocrité, de la bêtise de l'homme.

Les idées les plus belles ont toujours avortées et ont finies souillées, étranglées, dénaturées. Le christianisme qui prône la charité, la pauvreté, l'humilité a dégénéré au point de construire des basiliques, de faire la guerre aux protestants,  d'avoir des messeigneurs qui habitent des palais épiscopaux. Les communistes qui rêvaient d'établir le paradis sur la terre ont inventé la terreur tchékiste, le goulag et fabriqué les morts  par dizaines de millions. Le politiquement correct, la bien-pensance secrètent l'intolérance, l'exclusion, la censure. 

Toutes les inventions, les progrès, les avancées sont détournées, transformées et les éoliennes défigurent les paysages, la luttes des classes est remplacées par celle des sexes, la liberté religieuse n'empêche pas les guerres de religion, des médicaments deviennent des drogues, l'énergie de l'atome donne la bombe atomique etc.

La soif du mal qui altère l'homme est plus puissante que sa faim du bien.