Le gouvernement poursuit son effort héroïque de modernisation du pays à marche forcée et ouvre chantier après chantier. Le dernier est explosif et vise à enlever aux pharmacies le monopole de la vente de médicaments. Cette profession protégée comme beaucoup d'autres verra ainsi son privilège ancestral - car remontant aux temps des corporations - disparaître. Le sacrifice demandé aux malheureux potards l'est au nom des intérêts supérieurs du pouvoir d'achat des ménages, obsession gouvernementale depuis la levée des bonnets jaunes.
Le doliprane et consorts, les huiles essentielles, aussi bien que le thermomètre et autres produits de tierce nécessité seront disponibles dans les grandes surfaces.
Désireux d'encourager la démarche jupitérienne, j'ai, derechef, fait des propositions constructives pour que la révolution en marche dynamise un peu plus une économie de la santé bien malade.
Je suggère d'appliquer à la santé les règles qui prévalent aujourd'hui dans les autres secteurs.
L'habitude prise d'aller chercher ses fruits et légumes directement chez le maraîcher et sur l'arbre fruitier, d'acheter son lait, son beurre et les fromages à la laiterie doit être généralisée.
Ainsi, le dentiste pourrait vendre du dentifrice, des brosses à dents, du fil dentaire; le médecin les médicaments qu'il prescrit et, dans la foulée, offrir appareils à tension, sparadrap, coton hydrophile , cannes anglaises, fauteuil roulant. Les supermarchés seront de la sorte court-circuités et les dindons de la farce. Pour enfoncer le clou et rendre l'affaire encore plus populaire, la vente pourra se faire à prix coûtant et la TVA réduite remboursée par la SS.
Ce n'est en fait que l'extension aux docteurs en médecine humaine de l'exemption dont bénéficient déjà leurs confrères en médecine canine.
Ces changements dans les habitudes vont prouver aux Français que le changement est possible, ils vont se remette à espérer, à respirer.
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