Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


samedi 23 novembre 2013

LA RECETTE DU JOUR

Dans la main droite, vous prenez une baguette de bois souple (noisetier, saule, bambou) ou, encore mieux, un nerf de bœuf, un fouet et vous vous approchez, à pas lents, avec un regard concentré où vous mettez toute la méchanceté (c’est le moment de ne plus cacher qu’elle est le fond caché de votre personnalité secrète) d’un sac que vous avez rempli de ce que vous voulez (sable, sciure, mauvaises herbes). À un mètre environ, vous levez le bras droit et, en vous rappelant les livres de pirate de votre enfance – et que vous lisez encore en cachette – vous commencez à battre le sac. Prenez la bonne cadence pour ne pas vous fatiguer trop vite et frappez avec entrain, puis rage et, enfin, avec la juste colère qui peut s’exprimer, pour la première fois – depuis celle où vos parents vous avaient laissé mariner dans le pipi et le caca tout un après-midi de vos 6 mois.
Pour entretenir votre fureur, rappelez-vous que ce malheureux sac représente tout ce que vous haïssez, tous ceux que vous aimeriez exterminer, étriper, éventrer, gifler, injurier, écraser. Tous ceux qui vous maltraitent, vous exploitent, vous ignorent, vous méprisent, vous injurient par leur silence, leur indifférence. Variez vos coups, leur intensité, en fonction du destinataire. Accentuez-les quand vos pensées sont homicides (chez les pirates, 60 coups de chat à 9 queues provoquaient une issue fatale). Atténuez-les quand vous voulez seulement qu’ils changent d’opinion, de réflexion, de croyance, de politique, soient moins orgueilleux, condescendants, prétentieux, vous laissent parler, vous considèrent, vous admirent, vous augmentent, s’aperçoivent que vous existez. Si cette leçon n’a pas sufi, gare à eux, la prochaine bastonnade sera la dernière.
Quand vous aurez réglé vos comptes, vous vous sentirez libéré, apaisé, délivré. Vous redeviendrez  celui ou celle qu’ils croient que vous êtes et, inconscients de ce qu’ils ont subi, ils pourront faire semblant d’oublier qu’ils ne doivent qu’à votre bonté de ne pas tâter, pour de vrai, de votre bras armé.
P.S. Bien entendu, la recette est valable pour les gauchers, leur main gauche étant aussi vengeresse que la droite pour les droitiers.

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