Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


samedi 28 avril 2018

MALHEUR AUX BARBUS

Hier, la conversation avec un ami de passage a dérivé sans que je sache pourquoi sur la barbe. Il avait à dire sur le sujet et je l'ai écouté avec intérêt. Je transcris son discours. Ses propos n'engagent que lui et je décline toute responsabilité.

"Le genre masculin se divise en deux catégories : les imberbes et les barbus.

Seuls les barbus sont intéressants car ils révèlent beaucoup. J'exclus les barbus religieux, ils affichent leur dangerosité et leur superstition.

Les barbus civiles et laïques sont une mine d'or et se confessent sans le savoir avec une inconscience qui en dit long sur leur état.

Les raisons de l'affichage de la barbe peuvent être d'ordre pratique et l'on a :
- le paresseux. Il répugne à se fatiguer pour tout et en particulier pour se raser.
- l'avare. Il ne veut pas dépenser de l'argent pour acheter des rasoirs, de la mousse à raser, de l'after-shave ou pour aller chez le barbier se faire raser.
- le très occupé. Il n'a le temps de rien et donc pas celui de le perdre à se raser.
- le peau fragile. Elle ne supporte pas le feu du rasoir.
-  le délicat, il a horreur de voir le sang couler. Il tombe dans les pommes. On comprend son problème. L'excuse est valable.
-  la cause la plus inavouée et la plus fréquente est la disgrâce physique ou supposée telle : menton fuyant ou absent, double menton, cicatrices d'acné juvénile, eczéma suintant etc. La barbe, en venant cacher joues et sous-lèvre inférieure, masque habilement ce qui fâche. Elle permet d'éviter le recours à la chirurgie esthétique très chère, douloureuse et risquée car la partie à réparer suppose une greffe prise ailleurs et refaire une houppe mentonnière n'est pas à la portée de tous les chirurgiens qui font dans la plastique. Une belle barbe remplace donne ainsi à l'handicapé du menton le menton en galoche de ses rêves .

Pouvant s'additionner à ces raisons économiques, physiologiques, physiques, assez logiques, il faut aussi parler des autres qui, hélas, ne font pas du barbu un individu très sympathique".

Je suis obligé de faire un aparté car mon ami aborde un aspect de la barbe qui pourra choque les barbus qui ont, personnellement, toute ma sympathie et avec lesquels je ne veux pas me fâcher, n'ayant rien à leur reprocher. Que cela soit clair. Je redonne la parole à mon ami.

"Être barbu, c'est afficher ostensiblement que l'on se proclame super-viril. La barbe est un caractère sexuel secondaire qui apparaît à la puberté et en relation directe avec le taux de testostérone. C'est donc une façon que la décence ne condamne pas de montrer un attribut pileux à défaut de l'autre. Je n'épiloguerai pas, par pudeur, sur le signifiant freudien d'une exhibition de ce genre, sauf pour dire que la barbichette qui coiffe le bout du menticule et qui s'appelle aussi bouc laisse le même message subliminal en direction du beau sexe. On est dans la publicité façon Decaux, hélas pour lui, trop souvent mensongère.

Mais la barbe n'est pas du seul domaine du sexologue et du publicitaire, elle est aussi l'affaire du psychanalyste, du psychiatre et du psychologue et un traité en trois volumes n'épuiserait pas le sujet. Je me contenterai de reprendre la théorie d'un lacanien de stricte obédience qui fait de la barbe un cache-visage et un anti-miroir. Le barbu a quelque chose à cacher. Serait- timide ? Non bien sûr, car il ne proclamerait pas qu'il a un secret, donc il n'en a pas. C'est là son drame : il veut faire croire qu'il a un secret alors qu'il n'en a pas, ce que tout le monde sait".

Encore une fois, je me dois d'interrompre le fil du discours de mon ami pour dire que l'opinion qui vient d'être exprimée est celle émise par un psychanalyste et que l'on sait maintenant ce que l'on doit penser, avec monsieur Onfray, de cette pseudo-profession.

"La barbe est un masque qui permet au barbu d'affirmer ses sentiments, d'afficher son sex-appeal mais aussi de revendiquer une sagesse, des connaissances, une profondeur dans la pensée qui le met au diapason des barbus de l'antiquité, des sages de l'orient et de Zeus même. Le barbu ne doute de rien, c'est là son moindre défaut comme disait de lui La Fontaine.

Le barbu est, on le voit, un monsieur complexe, complexé et dont la richesse intérieure a du mal à s'exprimer au travers de sa barbe. Mais heureusement pour lui et c'est une grâce d'état, le barbu est complètement inconscient et il a de si bonnes raisons connues de lui-seul qu'il ne se fait de souci pour rien : ni de l'image qu'il donne de lui-même ni de l'inconfort qu'elle lui provoque avec des démangeaisons dans le cou, une difficulté à boutonner le col. Il se moque des dangers de son embrassement sur les deux joues pileuses, du dégoût que créent les reliquats de ses précédents repas et de la faune qui s'abrite dans ses poils enchevêtrés : poux, puce, tiques, araignées, lézards, escargots de bourgogne et autres cancrelats qui peuvent transmettre de sales maladies à son malheureux entourage".

Je me suis contraint à stopper le délire de mon ami qui avait été trop influencé dans sa jeunesse par l'émission de Francis Blanche et Pierre Dac "MORT AUX BARBUS" et je l'orientai sur son autre thème de prédilection : la culture hydroponique des cucurbitacées et dont je vous entretiendrai un autre jour.
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