L’homme nouveau commence mal en naissant dans les cris, le sang et la douleur
qu’il partage avec la responsable. Très vite elle se rend compte de son erreur,
regrettant l’avortement et s’en débarrasse en le laissant à la maternité, en
l’expédiant à la nurserie, pour l’abandonner plus longtemps à la crèche, à la garderie, au
jardin d’enfant. Autonome, il est pris en charge par l’éducation nationale pour
obtenir, analphabète, à la fin, un diplôme lui permettant d’entrer dans le monde exaltant du
chômage des jeunes de longue durée. Il est accueilli par une société où il
trouvera toutes les conditions propres à satisfaire sa riche nature sado-maso. Consommateur
de hash, de crack, d’ecstasy, d’alcool, de cocaïne, de rave-parties, délicates
sessions musicales où il devient sourd à moins de 30 ans, il se gave de
nourritures substantielles dans tous les fast-foods du département.
Pour passer le temps
devant la télé qui lui fait voir plus belle la vie, il fume pour éviter de
grossir davantage et boit pour faire passer la pizza surgelé.
Quand il ne proteste pas contre le sort fait aux pauvres qui
ne travaillent pas par les riches qui travaillent, il défile pour réclamer que
le PMU instaure le tiercé perdant et la FDJ, le grattage automatique.
Anarchiste en lutte contre une société qui lui reproche de
vivre au dessous de ses possibilités, il vit à 100 à l’heure au volant de sa
voiture volée sur une route à 50. Il affirme ainsi sa volonté de mourir comme
il l’entend aussi bien dans un pylône que d'une surdose, d’un cancer du poumon, d'une cirrhose
comme d’un infarctus.
______
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire