Ne pas répondre aux questions est un art. Il a ses artistes qui brillent surtout dans la politique. Ils s'y illustrent avant, pendant et après la prise du pouvoir. Les chasseurs de têtes des partis les rabattent sur les campus des grandes écoles de commerce politique comme HEC, l'ENA, Normale Sup, Polytechnique, Harvard, Oxford.
L'art de ne pas répondre à la question est indissociable de son corollaire indispensable, l'art de l'éloquence, lui-même associé à l'art de la rhétorique. Leur conjugaison ne donne à la non-réponse une force de conviction que si la diction est à la mesure de la situation. Elle demande une voix calme, posée, persuasive dans ses intonations, assez puissante pour dominer un brouhaha ou s'imposer dans une salle des congrès à la sono momentanément défaillante.
Notre analyse se borne à un rappel de la problématique de la question sans réponse et nous laisserons à d'autres le soin d'en examiner les détails. Nous la résumerons en disant que c'est un art de la table qui permet à ceux qui ont de l'appétit pour la politique et ce seul talent de tirer la nappe à eux, de se servir, de se goinfrer, de s'empiffrer du pouvoir, de la puissance publique et de gloire au point de laisser à ceux qui répondent aux questions qu'on ne leur a pas posées les rogatons, les miettes et les épluchures.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire