La vieillesse est un entraînement qui prend du temps. Il est consacré à s'adapter aux conséquences de l'âge et à se préparer à la fin de la compétition dans les meilleures conditions.
Tout se fait de façon progressive, harmonieuse selon un programme prévu dès la naissance et s'insère dans l'ordre naturel et immuable des quatre saisons.
Nous avons d'abord la diminution de la vue qui devient de plus en plus basse, de l'ouïe qui perd de sa perspicacité. Concomitamment, on aura la perte des amis, de son autonomie. Les pertes de mémoire sont symboliques et celle des souvenirs nous privant heureusement des mauvais permet d'affronter sans regret, la réalité du moment présent. Celle-ci peut n'être pas gaie et se passer dans un Ehpad, en fauteuil roulant, en incontinence. Là encore la perte de conscience de soi, le gâtisme, la démence sénile viennent opportunément nous débarrasser de tous sentiments, réflexions désobligeantes et regrets de se retrouver dans un tel état de décrépitude et de végétatisme. Nous voilà enfin prêt à subir l'ultime perte, celle de la vie, but de cette préparation au long cours qui a accéléré le jour du départ à la retraite et qui s'achève sur la ligne d'arrivée de la mort.
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