Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mardi 6 avril 2021

ET SI

 demain, la nature jusqu'ici  si bonne devenait acariâtre, rancunnière, méchante et décidait de se venger d'un monde qui  la pollue, la martyrise,  la détruit  en ordonnant à la flore  d'arrêter de travailler. Le printemps qui s'installe et où la nature a l'habitude de s'emballer est le moment idéal pour lancer cet ordre immédiatement exécutable. 

Donné hier, lundi de Pâques, il faudra attendre pour s'en percevoir que  l'herbe  arrête de pousser, que les fleurs des arbres fruitiers  en restent là. Dans 15 jours, on n' aura pas besoin d'être un observateur averti pour s'interroger: les semis ne lèvent pas, les bourgeons n'éclosent pas, les fleurs continuent de fleurir et n'en font pas plus. Le blé d'hiver qui avait bien poussé est en stand by. 

L'inquiètude grandit dans les campagnes. Il se passe quelque chose d'inconnu. Les syndicats agricoles apostrophent le gouvernement. L'INRA n'a pas de réponses cohérentes. Les marchands de fruits et légumes ont leur étal vide, Picard est dévalisé.

La nature est figée, rien ne pousse ni ne dépérit. Elle est en grève sur la terre.

À la saison des moissons, les moissonneuses ne battent pas la campagne  et restent au garage , la paille du blé ne porte pas d'épis. Le colza, le maïs, le tournesol ont été semés  mais n 'ont pas prospérés.

La désolation est totale, les greniers sont vides, la bourse de Chicago  en faillite. La famine est déclarée grande cause mondiale par la FAO aux abois. La viande comestible fait défaut et les carnivores  ne mangent pas plus que les végétariens car les pauvres bêtes ont été les premieres à mourir de l'arrêt de la production du fourrage, de la désertification des pâturages, de la disparition de l'ensillage. Il ne reste dans les champs et les étables que des squelettes.

Les arbres ont été les premiers à obtempérer et la sève qui avait recommencé à monter des racines avec le réchauffement est à l'arrêt. L'arbre ne grandira pas cette année. Le vin ne sera pas tiré, faute de raisins.

L'industrie appelée à la rescousse pour se reconvertir dans la chimie agricole a été prise de court et n'a pas eu le temps  de tirer du pétrole les lipides, les protéines et les glucides synthétiques pour  remplacer les biologiques, les réserves de pain, de viande, de fruits et légumes ayant disparu, leur gras du ventre digéré, les ouvriers n'ont pas survécu assez longtemps pour fabriquer  de quoi faire des pizzas et des hamburgers.

Il aura fallu attendre cette dormance prolongée pour comprendre que la vie animale dépendait totalement de la flore et que sans elle l'homme n'existe pas. Il l'aura appris trop tard pour avoir l'occasion de retenir la leçon.


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