Il y a ceux qui croient ou à qui l'on fait croire qu'ils valent plus que l'animalité qui les anime pour faire vivre leur quotidien plein d'une organicité qu'ils estiment indigne de leur intelligence qualifiée de supérieure. Leur imagination leur inspire des scénarios où des puissances divines, invisibles, s'occupent d'eux après les avoir fait ce qu'ils sont, une exception merveilleuse de la nature. Cette foi les rassure, diminue leur angoisse, rajoute quelques anxiétés, calme leur peur de la mort en imaginant qu'on les attend ailleurs que dans la vie. Toutes les religions prospèrent sur cette race. Elles l'encouragent à proliférer . Elle conduit à la perdition de la nature qu'elle méprise puisqu'elle n'a été créée que pour son service.
La deuxième fraction de la population, les sceptiques sont leur contraire et incrédules. Ils se voient comme faisant partie de la faune terrestre avec des différences qui ont joué en leur faveur, la raison étant un atout. Ils jugent qu'un homme et une femme sont des créatures beaucoup moins éloignées d'un chat ou d'un lion que ne l'est une libellule d'un baleine à bosse. Ils se considèrent comme n'étant qu'un mystère de plus de la nature au même titre que les autres et ne l'expliquent pas en se disant les enfants d'un dieu qui les aurait installés sur terre pour s'en faire adorer. Ils se sentent solidaires, responsables de la terre, de ses autres habitants, de sa beauté et voudraient qu'elle soit respectée. Mais minoritaires, submergés, ils assistent, atterrés, à sa destruction par cette race maudite qui se croit surnaturelle.
On peut résumer cette division en disant que, d'un côté, il y a une majorité de fous intoxiqués par une imagination débridée, un orgueil dévastateur et une inconscience coupable et de l'autre des gens normaux qui se prennent pour ce qu'ils sont.
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