Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mercredi 4 avril 2018

PRÉPARATION

La vie a un programme pré-établi si bien construit qu'elle s'occupe de notre vie avec beaucoup d'efficacité et une belle humanité.

Pour m'en tenir à ce que je n'ai pas oublié, je vous parlerai de l'ère quinquénaire, celle qui achève notre cycle et conduit au trépas.

C'est à partir du départ à la retraite que la décadence commence, doucement, avec une diminution progressive du potentiel sensoriel. La vue baisse dans l'échelle de Snellen, l'ouïe diminue, le souffle se raccourcit, le kilomètre se court à la vitesse du 2 puis du 3 puis du 4 kilomètres avant  la marche au pas. Elle se stabilise vers 90 ans en une démarche à petits pas.

Le pire est à venir. Si tout se décatit, ce n'est pas par hasard, c'est une parfaite adaptation aux conditions du moment. Ne plus voir grand chose, entendre à peine sont des options très opportunes.

Tous les déficits sont programmés et compatibles avec le désert social qui rend l'absence supportable. N'ayant plus personne à qui parler, n'ayant plus d'intérêt à connaître l'actualité, le monde étant méconnaissable, le vieux est  adapté au milieu devenu étranger Il se retire pour jouir enfin pleinement de  lui-même. Il profite, sans être dérangé, dans sa bulle, des souvenirs qui lui restent, ceux de sa jeunesse, la seule période heureuse de sa vie: il était fort, jeune, beau, le monde lui appartenait, il allait être épaté. Le retour à la case départ est une façon élégante de partir sans regret.
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