Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


dimanche 10 janvier 2021

GÉNÉRATIONS

Le nouveau-né qui sera centenaire verra défiler 4 générations au fur et à mesure qu'il avance dans le temps.

Il devra affronter celles des autres. Elles lui deviendront de plus en plus étranges et la dernière lui sera complètement étrangère. Il ne partagera aucune de ses habitudes, ne comprendra pas son comportement et doutera de parler la même langue. Ces différences s'ajouteront aux  autres,  lui qui à 100 ans sera ratatiné, décrépi, affaibli, tenant à peine sur ses jambes tandis que le jeunot de 20 ans frime, gaillard, élancé, rapide et beau comme un dieu.

Il devra affronter les siennes sans s'en apercevoir. Lui aussi aura évolué et changera tout les 25 ans   au point d'avoir du mal à se reconnaître. De 0 à 25, il aura vécu une jeunesse tumultueuse en partant de 50 centimètres pour finir à 190, gaillard, élancé, rapide et beau comme un dieu. De 25 à 50, il aura vécu une vie d'adulte, se mariant, divorçant, ayant des enfants, un métier, une maison, des voitures etc.. De 50 à 75, c'est le temps des galères, des remises en question, en forme, les licenciements, le chômage, la retraite, l'arthrose, la maladie, l'ennui. De 75 à plus, c'est la dernière génération, on ne comprend pas comment et pourquoi on est arrivé là dans cet état qui ne fait qu'empirer. On a mal partout, on voit et entend mal, on oublie et on se demande si ça va durer encore longtemps cette comédie en forme de farce. Ces étapes ne seraient rien par rapport aux transformations psychologiques qui les accompagnent. La première est orageuse et celle de la  crise, de la découverte, des révoltes, de l'appropriation de soi. Elle prépare la deuxième où un équilibre instable s'est installé. Elle est occupée par les mille choses de la vie courante qu'il faut essayer de rendre agréable, confortable et durable. Le travail, la famille, les voyages occupent le temps. Il en reste peu pour le reste. La troisième est perturbante. C'est le temps des bilans, des remises en question,  des regrets, des essais de changement. Il faudrait du dynamisme, ne pas avoir peur du vide, de l'inconnu et on recule faute de pouvoir sauter. La quatrième est sans appel. L'heure est à l'attente de la fin. Les projets sont à court terme (qu'est-ce-que je vais manger à midi), la réflexion une rumination (où sont passées mes clés?), l'ennui qui a remplacé le travail est une préparation à ce qui va arriver.

Les générations externes se suivent et nous rendent étranger au monde qui change. Les intérieures s'additionnent, cumulent leurs effets et font de nous un être hybride complexe qui ne sait jamais exactement qui il est.

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