LE CYNIQUE DÉBOULONNE UNE ICÔNE

L'expérience, cette qualité quasi-théologique qui s'acquiert avec le temps et la pratique peut être la pire des choses. Elle est un savoir qui permet de mieux faire et que le débutant n'a pas. Il résulte de la répétition qui devient une habitude qui crée un réflexe qui enclenche un automatisme qui aboutit, in fine, à la perfection de la machine. Glorieux résultat!!!

Ainsi l'expérience acquise au fil d'années de pratique fait de l'ébéniste un parfait marqueteur, permet au sculpteur de sculpter de belles statues, au pianiste d'être un virtuose et à moi de réussir mes tartes à la crème. Elle traduit une société figée, à l'arrêt, paralysée, prisonnière car l'expérience est  le fruit de la routine, ce conservatisme honteux. Mais cela est obtenu à force de répétition et sacralise une vie sans imagination, sans invention, sans risque, sans progrès. C'est le monde des avantages acquis, des emplois à vie, des académies, des corporations.

L'expérience bloque l'évolution et il n'y a que l'inexpérimenté qui peut  se lancer et inventer. Il n'a pas de réflexes conditionnés par l'expérience, une forme d'addiction qui enchaîne comme les autres.

Donc l'expérience, c'est bien quand on peut s'en débarrasser et recommencer sans en avoir.