Elle a commis l'horreur absolue en construisant les camps d'extermination comme Ravensbrück, Dachau, Buchenwald, s'est illustrée dans les camps de concentration, le goulag, les ghettos. Elle multiplie les horreurs relatives en construisant les oubliettes, les prisons, les zones de rétention, d'exclusion, les camps de réfugiées.
On aurait pu penser qu'après des millénaires de philosophie, d'éducation, une succession de religions plus édifiantes les unes que les autres, des siècles de culture, de culte de la beauté avec des arts dans tous les domaines, l'espèce humaine aurait développé une richesse intérieure qu'elle aurait projetée dans sa perception du monde, de la terre, de la nature, que pendant tout ce temps elle aurait appris à maitriser ses vices de construction, à effacer son hypocrisie, son égoïsme, son orgueil, sa méchanceté, sa bêtise. Rien de tout cela ne fut. Elle continua, amplifia, exagéra, déchaina ses instincts les plus primaires, sa soif de destruction, de consommation, de pollution. Les hommes et les femmes ne résistent plus à leur folie. Ils la tournent contre eux-mêmes en mangeant comme des cochons, en buvant comme des trous, en fumant comme des cheminées, en se droguant comme des malades, en habitant un endroit qu'ils souillent de leurs déjections, de leurs ordures. Contre les autres, ils ne sont pas plus tendres. Ils font la guerre sur tous les fronts: en famille, dans les cités, entre pays, d'un continent à l'autre et demain dans les étoiles.
Ils tuent, abandonnent, sacrifient, écrasent, dissèquent les autres animaux pour leur peau, leur viande, leur plaisir. Tout cela se passe dans la routine, la joie du consommateur, du boursicoteur, des rentiers, des syndicats de producteurs et de pollueurs, avec la bénédiction des religions envoutées par leur fanatisme qui continuent de psalmodier leurs inepties et conduisent leur troupeau en enfer.
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