Le patronyme est la traduction administrative du patrimoine génétique. Il nous vient du premier de la lignée quand un individu se fit remarquer dans la communauté par des aptitudes exceptionnelles. C'est le conseil municipal qui, dans ces temps reculés avait le privilège de l'attribution d'un nom remarquable, connu et facilement identifiable, une reconnaissance officielle du service rendu. C'est de là que datent les patronymes qui nous parlent encore aujourd'hui. Il n'est pas rare que l'on croise une camionnette avec affiché monsieur Pin, menuisier ou des familles de Vigneron dans le Beaujolais. J'ai, dans mon village, un Antoine Boulanger qui tient une boulangerie que sa famille a depuis toujours. Je pourrais et vous aussi multiplier les exemples. Le nom n'exprime cependant pas que le métier, il est aussi porteur de tare. C'était pour le maire une façon de stigmatiser pour l'avenir. Je connais ainsi les malheureux Bois. Tous les mâles sont alcooliques et meurent prématurément de cirrhose. J'en terminerai par mon cas personnel, assez complexe. Jugez-en : je m'appelle Charrier comme vous vous en doutiez. Je souffre de deux addictions. Dès que je vois uns pelle et une brouette, je dois charrier tout ce qui est à ma portée: sable, graviers, terre, gravats, etc.. Mais ce n'est pas tout, je charrie aussi dès que j'ouvre la bouche et ne peux m'empêcher de dire des sottises ou d'écrire ce blog. Mon entourage vit un martyr et il n'y a que le cynique qui supporte ma compagnie, lui-même étant très atteint.
Vous supputez l'explication. Il s'agit d'un problème génétique avec un gène dominant qui tient à exprimer toutes ses potentialités. Parfois, et c'est le cas pour le reste de ma famille, il est récessif, latent, caché, honteux. Ils peuvent choisir un autre métier, changer de nom, se noyer dans les Dupont et les Martin. Personnellement j'en suis fier, n'en souffre pas et les autres n'ont qu'à être comme moi.
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