Un grand vent de liberté balaie actuellement le monde. La connerie, l'imbécillité, la bêtise et l'idiotie se sont libérées. Déchaînées, sans entraves, elles peuvent s'exprimer, s'éclater sans craindre le ridicule.
Régulièrement, depuis toujours, elles se manifestaient par des éclats. Mais c'était des accidents. Les français possédant depuis la naissance de la France le devoir d'en faire (c'est inscrit en premier dans leur devise: LIBERTÉ, ÉGALITÉ, etc.) se devaient de montrer l'exemple. Ils en usaient sans discernement mais n'en abusaient qu'occasionnellement. On citera pour rafistoler la mémoire des vieux et enrichir celle des jeunes l'assassinat de Henri IV, la Saint-Barthélémy, la révocation de l'Édit de Nantes, la décapitation de Louis XVI, le sacre de Napoléon , la conquête de l'Algérie, du Mexique, la promotion de Nivelle, de Gamelin. Il y eut des ralentissements, jamais de pauses, beaucoup d'accélération pendant la quatrième république avec ses guerres coloniales perdues d'avance. La cinquième comble son retard à brides abattues avec ses exploits techniques: La Villette, les avions renifleurs, Super-Phénix, mais aussi politiques: les diamants de Giscard, le sang contaminé, le Rainbow Warrior. On en a eu récemment avec Hollande se prenant et étant pris pour un homme d'État, les 35 heures, l'EPR qui ne veut pas démarrer. Pour demain se prépare le scandale de l'expérience ratée la plus chère du monde, celle qu'ils sont déjà en train d'essayer de cacher avec leur fission nucléaire (programme ITER) qui mettrait le soleil en bocal. Mission impossible.
Aujourd'hui, le feu d'artifice est permanent et le quatuor resplendit nuit et jour. La bêtise en majesté s'étale sans limite, sans vergogne, béate, satisfaite. Elle se voit comme une sécrétion du progrès, de la culture, une preuve de civilisation. Elle conditionne au point de transformer les comportements, les attitudes, les habitudes. La vie privée est livrée au public. Les tares, les turpitudes, les errements, ses sales draps et ceux de la famille sont dévoilés sans pudeur. Ils font accéder à la gloire, au succès, à la popularité, à l'admiration, à la fortune. L'inversion des valeurs est telle que le top est de se photographier, de face, une façon de savoir que l'on existe.
Cette libération est vécue avec un enthousiasme planétaire qui n'est pas partagé par ceux qui y voient un asservissement volontaire précurseur des renoncements dont on devine le cheminement.
Les élites contaminées ont cessé de l'être. Les hommes politiques font des ménages, profitent de leur carnet d'adresses et deviennent affairistes. Les hommes d'église cessent d'être des enfants de chœur. Les hommes se prennent pour des femmes qui font la guerre aux hommes. Les enfants ne savent plus à quelle mère se vouer.
Le vaccin contre la connerie et consœurs existe. Traditionnel, il associe esprit critique, sagesse, bon sens, raison. Mais comme il était interdit d'interdire, il est interdit de vacciner, trop dangereux pour la bêtise, elle risquerait de disparaître, mettant au chômage ceux qui en vivent.
La connerie ambiante nous met en immersion totale, à sa merci. Pour ne pas y succomber, il faut se mettre en apnée pour ne pas la respirer, la surmonter en surnageant et retrouver un air sain. La manœuvre est possible. Elle fait entrer en résistance, quitter les lieux maudits de la bêtise, de l'imbécillité, de l'idiotie et de la grandiose connerie. Le chemin est ardu; le tableau de Cébès est un bon guide. Si vous avez été jusqu'au bout de ceci, vous êtes sur la voie de la VRAIE LIBERTÉ.
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