Poursuivons notre réflexion sur l'acharnement que met l'espèce humaine à se détruire. Il illustre ce mystère en grand dans les guerres, les génocides, les ethnocides et en petit dans les assassinats, les meurtres et le suicide. Nous nous intéresserons à deux de ses formes: l'anorexie et la boulimie. Dans ces occurrences, l'homme donne une nouvelle preuve de son infériorité sur les autres espèces animales puisqu'il livre comme à son accoutumée une bataille contre lui-même en se mettant à mort. Elle s'inscrit dans la longue liste de ses folies aux côtés de la pollution, de la déforestation, de la surnatalité, de la religion et maintenant l'alimentation avec deux positions opposées.
La première opposition est l'anorexie mentale. Elle naît d'un dégoût de la substance corporelle et de la volonté de s'en débarrasser en arrêtant de la nourrir. Elle la supprime pour ne laisser que l'esprit en place car il se veut pur.
La deuxième est celle du boulimique. Il a une démarche inverse et aboutit à la même conclusion. Prisonnier des exigences de son corps, il doit obéir à une faim dévorante, jamais satisfaite. Conscient de cette esclavage, obligé de lui obéir en raison d'une sidération de sa volonté de maigrir, il n'a que la solution de grossir pour en finir et ne plus pouvoir bouger, marcher, respirer.
L'anorexie mentale et la boulimie mentale sont des malheurs de la condition humaine quand elle devient inhumaine. Situées aux deux extrémités de la moyenne qui reste dans la normalité, elles effraient par leur monstruosité. Elles se punissent en voulant disparaître prématurément en adoptant un comportement qui est le même que celui que tout le monde inflige à notre mère, la terre.
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