Pendant longtemps, des siècles, les églises furent des lieux de rassemblement. Les gens se réunissaient pour prier ensemble, tenaillés par la peur de l'enfer installée par un clergé, agent d'exécution du conseil d'administration du holding propriétaire des lieux, de la licence d'exploitation. Aujourd'hui, les églises sont vides, les fidèles ont disparu. Celles qui survivent abritent quelques vendeurs fatigués, déboussolés, désabusés.
Pendant longtemps, des décennies, la foule se rua dans les supermarchés. Temples de la consommation, ils attiraient à coups de publicité, de lumières, de musique, de promotions, de remises, d'animations. Ces grands marchés répondaient au besoin de se nourrir, de se vêtir, d'acheter, de dépenser. Aujourd'hui, la guerre est déclarée entre les supermarchés. Chacun veut avoir la plus grosse part d'un marché qui se rétrécit. L'âge d'or est terminé, la roue a tourné. Le client ne se contente plus de belles paroles, d'un grand choix, de grandes ristournes. Il veut de la qualité, de l'éthique, du durable, du bio. Ils se battent pour survivre, font leur aggiornamento, se fustigent, avouent leur erreurs, leurs faiblesses et essaient de changer d'habitudes, de management, de surface. Ils améliorent le service, ajoutent des compléments, allongent les heures d'ouverture etc..
Rien n'y fait. Les supermarchés se vident, ferment, essaient d'imiter le dernier venu, celui qui leur taille des croupières, livre à domicile en 15 minutes chrono et veut les enterrer.
Comme l'église est devenue une brasserie, le grand magasin deviendra un hangar et le parking désert.
Qui, quoi remplacera demain le drone, livreur de la baguette à domicile? le facteur ?
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