Notre peau a une géographie et une histoire dont ne parlent pas les traités de dermatologie. Ils ne racontent que des horreurs. Je vais vous dire ce que j'y vois.
Je regarde un désert rocheux sur mon crane, une pelouse à l'état de chaume que je suis obligé de tondre tous les jours si je ne veux pas voir disparaître mes joues et le menton. Il y a un gouffre sous un éperon où poussent des stalagmites et pendent des stalactites. Elle couvre, plus bas, deux montagnes qui séparent un vallon d'où sourd un geyser à intervalles irréguliers devant un cratère qui expulse régulièrement un magma nauséabond en provenance de souterrains mystérieux. L'âge se voit à des crevasses en forme de rides. À certains endroits, elle devient un terrain vague avec des plissements qui traduisent un relâchement dans les couches profondes, premiers signes du délabrement en train de préparer l'écroulement qui finira par l'avoir.
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