On naît avec le besoin de vivre et un cahier des charges pour le satisfaire rempli de conditions adjacentes avec, dans l'ordre, celle de respirer, manger, boire, demander, marcher, apprendre, travailler et quelques autres incoercibles encore plus primitives dont celle de se reproduire pour ceux qui ne peuvent pas s'en empêcher.
Il en est une dont on ne parle jamais sous son vrai nom mais dont la satisfaction est impérieuse: le besoin de croire. Il n'est pas une exclusivité de l'espèce humaine et tout ce qui vit a le même impératif qui porte le nom d'instinct. Il fait pousser le brin d'herbe et pondre la poule. Celui de l'homme a une dimension spirituelle qui lui fait rechercher ce qu'il aimerait avoir. La liste est interminable parce que c'est aussi un naïf et en voici quelques exemples. Il croit ses parents, à la bonté et à la sagesse des adultes, aux contes de féés, aux ordres, aux règles, aux discours, aux sermons, aux serments, aux contrats, aux signatures, à la politique.
Tous ses besoins même satisfaits ne lui suffisent pas car l'homme est insatiable, insatisfait, imbécile par nature. Il a un besoin supérieur, plus noble, plus grand, à la mesure de la haute idée qu'il a de lui-même. Il sait, de source sûre, qu'il n'est pas un animal vulgaire à sang chaud puisqu'il pense, raisonne, suppute, analyse, réfléchit et marche sur deux pieds. Un tel miracle de la nature ne peut être une bestiole améliorée. Il se croit donc supérieur à tout le reste et le maître du monde dont il peut disposer à sa guise puisqu'il lui appartient.
Cela n'a pas suffi à certains possédés par un orgueil démesuré d'eux-mêmes. Il les a conduit à se croire les fils d'une puissance qui est le maître de l'univers et ils ont crée un Dieu a qui ils rendent hommage au point de l'adorer. Cette certitude renforcé la croyance que la terre a été donnée en héritage pour y croître, y prospérer et s'en servir au point de l'épuiser et la détruire.
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