C’est
du lourd, un thriller social qui finit bien ou mal, à vous de voir.
C’est quoi le pitch ?
L’idée est basée sur une loi de la thermodynamique, je ne
sais plus laquelle : l’équilibre des forces qui permet au monde de tourner
rond, au froid de compenser le chaud, le plus le moins, le haut le bas. Ce qui
se perd ici est gagné ailleurs. Tout va et vient, etc.
Et vous la traduisez comment cette idée ?
J’en fais un dialogue monologué avec deux hommes qui se font
face sous un réverbère. L’un, dans l’ombre, parle à l’autre qui est en pleine
lumière.
Content de ce qu’il entend, il acquiesce et se renforce dans
la bonne opinion qu’il a de lui-même. C’est le corbeau de la fable. Il ne
regarde pas celui qui parle.
Celui qui se compare à l’autre en tire, à la fin, la
conclusion au propre et au figuré.
Et comme casting ?
On ne voit qu’un personnage, celui qui se tait et se rengorge.
Le parleur est indistinct, dans l’ombre du grand homme. Ce n’est qu’une voix. Elle
est cassée, brisée, envieuse.
Celui qui brille focalise l’attention car il a tout pour
plaire. Il faudrait un comédien capable de nous faire croire qu’il aurait la
beauté du Delon du Guépard, la classe de Louis Jourdan de « Lettre d'une
inconnue », le charme de Mastroianni, la séduction de G. Clooney,
la fortune de Buffet…
Le rôle est muet. Si l’Artist est libre, ça pourrait
l’intéresser.
C’est un gros budget ?
Non, le minimum syndical.
Ça peut se faire en un seul travelling avec une steadycam
qui tourne autour car c’est, en fait un one man show avec une voix off qui
s’adresse à celui qui resplendit. Quelques gros plans pour saisir le
contentement de celui que l’autre, l’homme de l’ombre, admire. Durée : 1’
7".
Venons-en aux dialogues.
C’est un monologue, car il n’y a pas de questions, donc pas
de réponses mais des constatations. Il avait déjà commencé et on le prend en
cours, vers sa fin :
- Vous êtes beau, je suis laid ;
- Vous êtes propre, je suis sale ;
- Vous sentez bon, je pue ;
- Vous êtes grand, je suis petit ;
- Vous êtes intelligent, je suis bête ;
- Vous êtes riche, je suis pauvre ;
- Vous êtes célèbre, je suis une ombre ;
- Vous êtes couvert de femmes, je ne connais
qu’une veuve ;
- Vous dormez au Plazza, moi dans le métro ;
- Vous roulez en Rolls, je suis un
va-nu-pieds ;
- Vous avez tout, je n’ai rien ;
- Mais, dites-moi, si vous mourez jeune, je vivrai
vieux…
Une
main sort de l’ombre avec un révolver. La lumière s’éteint en même temps qu’un
éclair et un bang !
FIN
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