Transformer des avenues, des rues
qui ont mis des siècles à devenir ce qu’elles sont (harmonieuses, esthétiques,
bonnes à la déambulation et aux chalands) en des voies de chemin de fer, voilà
ce qu’ont réussi les édiles angevins et ce dont ont rêvé et à quoi œuvrent
leurs épigones tourangeaux.
Vous connaissez peut-être la rue
d’Alsace à Angers. Elle part de la place du Ralliement pour rejoindre le
Boulevard Foch. C’était la rue la plus commerçante, la plus animée des rues
d’Angers. Je l’ai revue, il y a peu : défigurée, « désanimée », froide,
désertée, elle est désormais dédiée à un tramway qui la remonte et la descend. Elle
est devenue une voie ferroviaire comme beaucoup d’autres. La place du Ralliement,
coupée en deux par le même fléau ne se ressemble plus. Commerçants de la rue
Nationale à Tours, votre calvaire ne fait que commencer.
Angers est maintenant partagée en
deux, comme Tours le sera demain, par une cicatrice vicieuse. Elle la doit à
une infection qui contamine ceux qui gouvernent la ville et veulent faire le
bonheur des habitants en les transportant collectivement sur des rails, quel
qu’en soit le prix, quelles qu’en soient les nuisances. Ils ne comptent pas,
l’emprunt sera remboursé dans un lointain indéfini. Ils ne voient pas l’injure
qu’ils font au paysage et à l’environnement. Leur obsession : chasser la
voiture qui pollue par un train électrique, est une idée fixe et courte. Elle
oublie que demain la voiture sera électrique et ne polluera pas, que le tramway
tombe en panne, se met en grève, consomme de l’atome et massacre une ville.
L’écologiquement correct est aussi
dangereux que le politiquement correct. Ils avalisent tous les deux l’idée
reçue, la pensée dominante, la machinerie à la mode. L’idéologie, le sectarisme
dictent leur conduite. Elles ne leur permettent pas de réfléchir, de douter, de
peser avant de décider en ayant pour obsession la vérité et la réalité.
Pauvres angevins, pauvres
tourangeaux, pauvre France !
_________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire