Les malheureux obèses toujours affamés, jamais rassasiés, les
déprimés qui trainent leur fatigue, leur aboulie, leur idées noires, victimes
de l’air du temps, de leur paresse, de leurs erreurs, les insomniaques qui
tournent et se retournent dans leur lit, dans le noir. Ils pleurent de ne pas
rêver, même en cauchemard. Ils passent leur nuit à ruminer leurs idées courtes
du jour. Pour en finir, ils se gavent de benzo, deviennent addicts et tombent
dans un coma qu’ils trouvent libérateur.
Et puis il y a les vrais malheureux qui ne fabriquent pas
leur malheur: ceux qui meurent de faim et qu’un quignon de pain dur suffiraient
à rassasier, qui sont déprimés parce qu’ils sont malades, sans le sou, sans
travail, sans toit, qui n’arrivent pas à dormir car ils vivent à Gaza, dans la
rue, au chômage, en prison et qu’ils ont peur.
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