Aujourd'hui, la société ne va pas mieux. On a toujours des guerres, des révolutions, des grèves, mais c'est pour demain que je m'inquiète car, si celle d'hier, dressée à la dure sur des valeurs respectables à défaut d'être respectées et cadrée par des interdits qui empêchaient la majorité de divaguer, nous a montré qu'elle savait faire ce qu'il ne fallait pas en s'exterminant dans de grandes guerres imbéciles, en s'entre-tuant longuement dans une révolution fraternelle et en se combattant au nom d'une lutte des classes en attendant le grand soir, que vont faire les générations élevées dans un système qui a inversé l'échelle des valeurs et où l'exemple vient d'en bas? Vivant dans un monde pornographique, ayant le culte de l'argent et de la réussite à tout prix, regardant le monde au travers du miroir de la télé-réalité-virtuelle, abreuvés de fausses nouvelles, élevé dans une famille en cours de décomposition-reconstruction au point où l'enfant ne sait plus quelle mère ou quel père aimer. Éduqués par des enseignants déboussolés , n'ayant dans la tête qu'un minimum de mots mal écrits à force de ne voir que des images et ne plus savoir lire, les gens n'auront pas le vocabulaire qui permet aux pensées de germer et de s'exprimer, aux sensations de s'extérioriser en impressions, les émotions en sentiments.
Ne sachant pas ce qu'est une famille unie, l'individu ne saura pas ce qu'est la familiarité, l'appartenance. Il se sentira un étranger dans sa ville , dans son pays, à sa patrie.
Le vice étalé, partagé, accepté aura remplacé au panthéon la vertu plus difficile à exercée, moins gratifiante dans l'immédiat, on peut craindre pour son avenir.
Ce monde où le virtuel aura remplacé le réel, le super-héros Edmond Dantès, Philéas Fog, Cyrano, Tabarly et le vice, la vertu, ne sera-t-il bon à vivre que pour ceux qui l'auront fait à leur image?
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