Mes recherches me permettent d'affirmer que la barbe a une valeur
archéo-anthropologique qui avait jusqu'ici échappé au monde de la science. Elle
n'est rien de moins qu'un archaïsme datant des premiers âges de l'humanité
et l'expression d'un message génétique enfoui dans la profondeur du cerveau,
dans sa partie qui témoigne encore de son passage de grand singe à l'hominidé,
il y a 13 millions d'années. À la différence des réflexes archaïques, présents
à la naissance et qui vont rapidement disparaître, le besoin de barbe
réapparaît chez certains individus sans que l'on sache pourquoi, après la
puberté. Ceci explique que la plupart des barbus ne connaissent pas la raison
de la présence de leurs poils au menton et ils inventent quelques fausses
raisons pour ne pas paraître plus idiots qu'ils ne sont.
À ces
époques lointaines, la barbe protégeait du froid car les époques glaciaires
étaient nombreuses. Elle complétait heureusement le vestiaire de peaux de
bêtes.
Le barbu répond donc à une pulsion qui vient de loin. Je n'ai pas compris encore pourquoi le phénomène n'affecte qu'une fraction de la gente masculine, toute potentiellement élective. On remarque cependant que cette fraction a d'autres comportements qui datent probablement du même temps : ils aiment la vie de communauté et se déplacent souvent en groupe pétaradant à la façon des clubs de motards et des Hell's Angels. Leur goût du risque, le mépris de la mort les caractérisent aussi.
L’horreur du rasoir peut, cependant avoir une autre origine. Jusqu’à l’âge de
fer (-800) se raser de près était impossible. Un couteau à lame de silex, puis
de bronze n’était pas suffisamment affûté. Témoins sans le savoir des premiers
âges de l’humanité, les barbus sont des fossiles vivants qui, à l’égal des
cœlacanthes méritent notre attention. Nous devons les comprendre, accepter
leurs différences mêmes répugnantes. On doit les excuser, ils ne savent pas ce
qu’ils font, téléguidés par un gène dominant. Leurs caractères particuliers,
hérités de leur ancêtre simien sont plus visibles que chez l’homo sapiens. Ils en sont restés au
stade de l’homo domesticus. Ils
peuvent progresser, devenir imberbes, profiter de notre exemple. Notre aide
apitoyée leur est d’un grand secours et ils cesseront, un jour, de faire ce qu’ils
ne font pas malgré eux.
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