Ce n'est pas de l'indifférence, du mépris mais de la haine que beaucoup témoignent à leur corps.
Il y a les obèses, les fumeurs et tous les autres drogués qui se tuent à petit feu. Ils le font en croyant lui faire le plaisir qu'ils éprouvent à ses dépens tant qu'ils ne sont pas en manque
Ils ne sont pas les seuls et il y a ceux qui s'acharnent à le faire souffrir pour qu'il ressemble au corps de leur rêve . Dans cette catégorie, on a les culturistes qui .passent leur temps dans les salles spécialisées dans la gonflette.. Ils y hypertrophient leurs muscles en levant de la fonte pendant des heures et en se regardant dans la glace, Ils travaillent avec un acharnement qui les mènent aux limites de l'apoplexie et de la rupture tendineuse.
D'autres soumettent leur corps a un supplice aussi extravagant, délétère et dangereux. Leur ambition est de faire de leur corps une usine à record.; Cette catégorie recrute les coureurs, les cyclistes, les nageurs, les gymnastes qui font de la compétition. Ils traitent leur corps avec une fureur pour l'amener aux extrémités de ses possibilités.
Le martyr que l'homme inflige à son corps pour en tirer du prestige, de l'orgueil, de l'argent au risque de le détruire signe 'un désordre intellectuel et révèle la vraie nature de l'homme.
Il est un animal dénaturé. Certains le sont plus que d'autres puisqu'ils s'attaquent à eux-mêmes, croyant sans doute que leur corps leur est étranger. Mais nous les autres, nous le sommes aussi puisque c'est la branche de l'arbre qui nous abrite que nous scions. Le mouvement a débuté a longtemps . Il s'exagère, car il y a de plus en plus de scieurs assis sur la branche et qui redoublent d'effort, tous voulant toujours plus de tout. En détruisant le monde qui nous fait vivre , nous nous détruisons, corps et âmes, indifférents, inconscients. Seule une folie congénitale, générale et incurable peut expliquer ce mystère.
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