Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


dimanche 11 août 2019

LE JEU DU FEU

Un jeune chercheur en herbe de Provence-Alpes-Côte d'Azur vient de donner une explication à un  comportement vieux comme l'espèce humaine, son habitude de jouer avec le feu ou, sur un mode mineur, avec les allumettes. Après de patientes recherches menées dès le berceau, ce chercheur mit un lien de causalité entre cette habitude dangereuse et la domestication du feu. Cet événement considérable pour notre espèce se produisit, c'est maintenant officiel, le 31 août de l'an - 437133. Une jeune vieillarde de 23 ans. Ne pouvant que mâchonner, car édentée, le bifteck cru d'aurochs particulièrement coriace qui était servi aux trois repas eut l'idée de le poser sur la braise d'un feu de forêt qui avait été allumé par la foudre. La viande travaillée façon barbecue se révéla plus tendre, plus goûteuse. Décidée à renouveler l'expérience sans attendre le bon vouloir d'un orage de foudre, elle réfléchit à la façon de faire elle-même son feu. Après diverses expériences dont le détail est ignoré, elle aboutit à la façon  devenue classique dans tous les manuels de survie: le bout de bois sec que l'on fait tourner pour que la friction augmente la température jusqu'à la chaleur de combustion. Ce fut un succès total, renouvelable à la demande et les conséquences notables. L'inventrice qui n'aurait eu que quelques années à vivre compte tenu de la longévité de l'époque, fut requinquée par sa viande bien cuite, de nouvelles dents poussèrent, les tombées étaient de lait. Rajeunie, elle se remit à enfanter et l'on connut la première explosion démographique. Elle vécut même assez pour enterrer les enfants qu'elle avait tous les ans.

Depuis, le feu n'a cessé de briller, son invention était de celles qui durent.

Les conséquences n'ont pas été que gastronomiques. Les individus mieux nourris prirent des forces, se multiplièrent  et entreprirent la conquête de la terre avec le résultat que nous connaissons. Mais l'asservissement du feu, sa proximité, sa mise sous tutelle dans un foyer bien circonscrit firent croire aux humains que l'on pouvait jouer avec lui sans se brûler. Après des milliers d'années à s'y frotter, à en jouer, il était fatal que le jeu dégénère, de là est venue l'expression "jouer avec le feu" ou "avec les allumettes" dans sa formulation familière. L'étape suivante est facile à imaginer et, d'acquis, le caractère devint inné. Les généticiens se sont emparés du concept, ont cherché et trouvé le gène responsable, confirmant l'intuition géniale de notre chercheur provençal et juvénile. Son expression est variable: il est dominant et dominateur  chez un faible pourcentage de la population qui recrute les pyromanes, les pompiers et les traders. Il est présent, en état d'alerte maximum chez les hommes politiques et les militaires. La majorité a le gène sous sa forme  récessive, cela la rend peu friande de ce sport dangereux.

Cette révélation a jeté le trouble dans les cercles ayant l'habitude de se troubler et une campagne se dessine pour exiger que les hommes politiques qui accèdent au gouvernement, le haut-commandement militaire subissent un test génétique et soient interdits de fonction pour dangerosité s'ils ont le dominant, leur facilité à jouer avec le feu faisant prendre des risques à la communauté. Des indiscrétions ont, par exemple, révélé que Trump, Netanyahou, Poutine, Kim Jong-un, Maduro seraient porteurs dominants.

Aujourd'hui, le monde fait feu de tous les bois. Il passe son temps à courir, à voyager, à protester, à contester. Les gens ne se rendent pas compte que jouer avec le feu est lui servir de combustible et d'allumette.

En réalité, nous sommes possédés par le feu de la fin au début. Il nous consume au moment de la mort, il est l'âme de la vie et imprègne le vivant de son énergie au point de l'exalter au delà du réel, dans le virtuel. Il fait passer à l'acte le plus sensible qui  enflamme la pinède. Demain il embrasera la terre dans un torrent atomique.

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