Le corps animal est une machine thermique, à vapeur basse température (38° 5 pour le chien 39° pour le colibri, 37° pour l'homme). Il consomme, chez la femme au repos, 1500 kilocalories par jour.
Son mode d'alimentation est varié et peut être à base de viande, de graines, de cellulose, de légumes, de fruits. d'insectes, de poissons, d'oiseaux. Certains se dévorent les uns les autres tels l'épervier qui croque du pigeon, le tigre qui mange de l'homme, le brochet qui gobe le goujon, le saumon la sardine etc..
L'un des aspects les plus remarquables du corps animal est le silence de son fonctionnement. Le cœur, son moteur a besoin d'un stéthoscope pour être entendu. Son bruit ne parvient pas à l'extérieur même pour son porteur. Autre fait extraordinaire, il est infatigable, ne s'arrête jamais, bat nuit et jour, année après année jusqu'à la dernière seconde. On sait décrasser ses tuyaux et même faire un échange standard avec un cœur de récupération obtenu dans une banque d'organe. Il dépanne, moyennant quelques précautions et fait un usage au long cours.
Un esprit sourcilleux trouvera quelques faiblesses à ce monstre d'ingéniosité, à ce concentré de technologie. Il lui reprochera le vieillissement rapide, la qualité aléatoire de son centre de contrôle, sa faiblesse musculaire, l'usure rapide des articulations, la diminution de la vision et de l'audition chez l'espèce à laquelle on appartient et surtout une obsolescence programmée.
Ce triste exemplaire ne doit pas faire oublier l'éclatante beauté du corps animal des autres espèces sauvages. Il est un miracle de grâce, d'efficacité, de rendement, d'autonomie, d'énergie renouvelable. Il le doit à la générosité de la nature à son égard qui, à une exception, savait ce qu'elle faisait.
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