Les oiseaux migrateurs voyagent pour aller là où la nature permet de rester en vie et reviennent quand il le faut.
L'espèce humaine se déplace pour d'autres motifs. Les uns migrent parce que leur lieu de naissance est inhospitalier. Ils cherchent un ailleurs où l'eau est potable, l'électricité fonctionne, le travail paye, la maladie guérit et la nourriture est sur des rayons.
D'autres font des allers-retours pour occuper leur temps, dépenser de l'argent, voir d'autres paysages, se faire servir et raconter où ils étaient.
La fièvre du voyage est un mal récurrent déclenché par une envie irrésistible de partir, l'ennui d'être chez soi, les mêmes habitudes, le même décor. Les vecteurs sont les agences spécialisées, les publicités mensongères, les prix cassés, le désir mimétique de partager l'intimité d'étrangers qui acceptent d'en recevoir d'autres, s'évitant les dangers, la fatigue, la dépense d'aller les voir chez eux.
Les raisons des migrateurs sont bonnes, leur survie en dépend. Celles des voyageurs sont des prétextes qui cachent une vacuité que rien ne pourra combler.
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