Il la déverse à pleins tombeaux contre les autres qui peuvent être les siens dans des guerres permanentes et perpétuelles. Il entretient des armées de soldats dont c'est le seul métier sur terre, dans le ciel et sur et sous la mer. Dès qu'un général leur en donne l'ordre, ils partent, au pas cadencé, répandre la terreur en faisant des hécatombes.
Il tue aussi au détail, vise le particulier. Cela peut être son voisin, sa femme, ses enfants, un inconnu. Il le fait par ennui, distraction, pour le plaisir, pour voir l'impression, le sang coulé, à l'arme blanche, au fusil, à main nue. Des fous furieux, certains se disant des combattants de Dieu convertissaient à coups de goupillon, de croix et au fil de l'épée, les mêmes, sous une autre appellation continuent en égorgeant les infidèles ou en les explosant à la Kalashnikov ou à la mine anti-personnelle.
Sa fureur atteint la furie quand son besoin de faire souffrir s'assouvit sur ceux qui ne peuvent pas se défendre ou qu'ils entretient dans ce seul but. Il assassine par millions, par milliards, dans des usines spécialisées, les poules, les canards, les cochons, les veaux, les vaches, les bœufs, les poulains, pour s'en repaître et en mourir d'indigestion.
Cela ne lui suffit pas pour le guérir de sa rage. Auto-destructeur, il attaque la nature qui le fait vivre en lui enlevant ses poumons en coupant les arbres qui produisent l'oxygène qu'il respire. Il remplace les forêts par des champs de maïs, de soja dont il gave ceux qu'il mangera.
L'agréssivité humaine atteint les limites de l'infini mais ne sera pas éternelle. Parce qu'il est incapable de la maitriser, l'homme en sera sa victime et le plus tôt sera le mieux, avant qu'il ne fasse sauter la terre en l'atomisant. Aucun remède n'est capable de le stopper. Les pacifistes, ceux qui prêchent la bonté, la douceur, l'amour du prochain ont toujours été les premiers à utiliser la violence pour satisfaire leur vocation, leur passion, leurs illusions, leurs pulsions.