Les livres de Sam Millar sont des diamants bruts. Ils sont plus noirs qu'une nuit sans lune. Sa crudité serait insupportable si elle n'était pas pimentée d'un humour irlandais qui est à l'anglais ce qu'est le poivre à la guimauve. Il a la force et l'amertume d'une Guinness. Ses polars sont des pépites à l'eau de roche. Ils se dégustent sans modération pour celui qui a les trippes bien attachées à un cœur inoxydable.
Il fait aussi dans le documentaire avec les premières pages de "On the brink's", son autobiographie autorisée. Vous la méditerez après l'avoir visionnée. Il y raconte ses 8 années de prison pour son engagement pro-Ira. Il montre, sans fard, comment s'y poursuit une guerre civile au nom d'une civilisation, d'une culture, d'une démocratie et d'un dieu que les ennemis se partagent. La haine est à l'état pur et s'y manifeste en permanence.
Sam Millar a survécu à ce voyage en enfer. Il en est sorti et nous le fait partager. Ses livres sont des billets avec aller-retour. Ils valent le déplacement.
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