Chacun a un trésor caché dans sa mémoire. Il est riche des faits, des dits, des pensées qui ont laissé un souvenir. Ils sont dans des tiroirs, rangés sur des étagères, attendant qu'on ait besoin d'eux. Patients, discrets, impavides, inaltérables, disponibles, ils gisent, prêts à revenir nous hanter, nous réjouir, nous rappeler que l'on a été heureux, malheureux, chanceux, idiot. Pour les faire revenir, il suffit de penser à des paysages vus lors d'un voyage et l'on revoit le lagon de Bora-Bora, le grand canyon du Colorado, les lacs étagés de Band-e Amir, en Afghanistan, à une situation, à une prise de décision, à des moments de honte, de bonheur, de cafard. Le cinéma se met en marche et on revit ses moments de rêves ou de cauchemars. On peut aussi lire et réécrire notre histoire, s'expliquer, s'excuser, s'accuser, se pardonner.
J'aime bien interroger ma mémoire, je l'admire parfois, elle me dégoute souvent. Elle est plus riche que mon actualité.
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