Dans mon temps (ancien), pas une fois, un de ceux qui étaient censés nous apprendre l'histoire, la géo, les maths, la physique, la chimie, le français, ne nous a avertis que chacune de ces matières allaient impacter toute notre vie, qu'à chaque moment important, l'une d'elle serait décisive et nous permettrait d'avancer, de répondre, de décider.
L'histoire apprend pour qui nous devons voter, que le pays d'aujourd'hui est la conséquence du passé, que les guerres d'antan retentissent encore, que pour comprendre ce que font Trump, Poutine, Netanyahu, il faut connaître d'où viennent les USA, Israël, la Russie etc...
Le prof de géographie aurait dû nous intéresser en expliquant que son cours est une exploration qui fait de nous des émules de Vasco de Gama, de Magellan, de Christophe Colon, de Cook, de Marco Polo. Il nous fait suivre leurs traces et , avec lui, nous allons redécouvrir l'Amérique, les Indes, la Chine et plein d'endroits où nous aurons envie de passer des vacances.
La physique peut être une question de survie. Elle nous fait comprendre l'intérieur du compteur électrique, nous aide à choisir un fusible, à nous en protéger, nous dit pourquoi les avions volent, ce qu'est la lumière, le bruit, la musique, une myopie. Elle rend intelligent l'idiot.
La chimie est une caverne d'Alibaba remplie de réponses aux questions: comment le vinaigre dissout le calcaire qui bouche le robinet de l'évier, la levure de boulanger fait du pain avec de la farine, la différence entre l'oxyde de carbone qui tue et le gaz carbonique et son effet de serre, etc...
La matière la plus rebutante, celle qui donne mal à la tête ce sont les maths avec les exponentielles, la trigonométrie, les dérivés, la géométrie dans l'espace, les abscisses et les ordonnées. Je me souviens avec horreur de ce prof qui, à son tableau, jonglait avec les chiffres les équations, les formules, les théorèmes. Il lui aurait suffi de s'arrêter une minute et d'expliquer que ce qu'il nous montrait était à la base du monde qui allait être le nôtre, que les chiffres, les additions, les soustractions, les divisions, les multiplications, les courbes réglaient la course du soleil, de la lune, de la terre, qu'il nous faudrait jongler en permanence avec les statistiques, les pourcentages, les coefficients, que les salaires, les prix, les impôts, la bourse ne vivaient que par eux. Tous s'expriment par des chiffres que l'on passe sa vie à manipuler. Il aurait pu ajouter, s'il avait su que la philosophie existe, que le raisonnement, la logique s'apprennent en résolvant des équations, en calculant, en mesurant, en déduisant.
L'étude de la langue a encore plus d'importance que toutes les autres matières. Jamais pourtant celui qui s'occupait du français, qui, ailleurs, aurait été de l'anglais, de l'allemand, du chinois, de l'espagnol, la vôtre, ne nous a dit que la grammaire, l'orthographe n'étaient pas utiles que pour faire des dictées, des rédactions, réciter des fables sans fautes, pas plus que le nom des écrivains, des poètes, leurs œuvres devaient être connus pour passer pour le bac, mais qu'à leur contact, on emmagasinait les mots justes qui donneraient à nos émotions, à nos sentiments, à nos sensations une valeur, que plus on en aurait à notre disposition, plus on serait riche et que l'on pourrait explorer nos émotions, sentiments et sensations dans la profondeur car notre langage intérieur autant que l'extérieur a besoin d'avoir un vocabulaire pour exister.
J'envie les jeunes d'aujourd'hui qui, éduqués par des maîtres intelligents, savent, à la sortie de l'école, du collège que tout ce qu'ils ont appris était indispensable. Armés, ils peuvent affronter le monde sans peur, le parcourir sans surprise. Ils ont les mots qu'il faut en bouche et dans l'esprit quand ils doivent parler, sentir ou réfléchir. On comprend leur bonheur de vivre au XXIème siècle plutôt qu'être né dans la première moitié du XXème .
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