Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mardi 18 juin 2013

LES AVATARS DE L’ADOLESCENCE (9)

Ou l’origine des malheurs du monde

 

CHAPITRE IX


LA RELIGION

 

Le développement mental, intellectuel, hormonal fait de l'adolescent un être dynamique plein de fougue et de passion. La religion n'est pas à l'abri de ses excès. Le catholicisme comme d’autres religions, le démontre tout au long de son histoire.
 
L’étymologie même du mot impose la référence. Une religion qui se déclare universelle relègue les autres croyances dans une position subalterne, méprisable. Les conséquences n'ont pas cessé depuis 2.OOO ans. Ceux qui ne partagent pas ces dogmes étaient hier livrés à l'Inquisition et à ses amabilités sanglantes. Aujourd'hui, elle paraît s'être adoucie mais ses anathèmes sur l'avortement, le divorce, les prêtres mariés, l'homosexualité, la contraception, la procréation montrent que sa charité est sélective.
 
On retrouve le même mépris pour ceux qui, même de son giron se permettent d’exprimer des idées originales. Cela montre que cette église n'est pas prête à renoncer à ce qui est une tradition depuis si longtemps.
 
L’intransigeance est une vertu de l'adolescent. Le plus souvent l'expérience vient l'atténuer en apprenant la relativité des certitudes.
 
Les religions ne bénéficient pas de cette modération. Elles se durcissent même au fil des temps croyant ainsi assurer leur emprise sur les fidèles. On le voit bien aujourd'hui avec l'intégrisme musulman qui renoue avec une intolérance sanglante.
 
L'esprit missionnaire brûle de la même certitude. Convertir un païen, lui faire renier une croyance pour embrasser une nouvelle foi sont des actions que l'on nous a toujours présentées comme héroïques dès lors qu'il s'agissait de missionnaires de notre religion. Ils nous étaient présentes comme de véritables héros, soldats sans peur et sans reproche. Les propagandistes de toutes les religions sont animés de ce bel élan. La même ardeur, la même conviction animent les jeunes américains qui sonnent à ma porte pour me convaincre de rallier leur église Pentecôtiste.
 
Cette volonté, ce désir, cet esprit de sacrifice qui ont toujours mobilisé le missionnaire ont, nous explique-t-on, pour seul but celui de nous sauver en nous faisant entrer dans le sein des élus, de ceux qui adorent le vrai dieu.
 
Cette conviction de détenir la vérité et de vouloir la faire partager signifie aussi que la croyance que l'on veut remplacer est fausse, mauvaise, inférieure à celle que l'on tient pour véritable. I1 s'agit de persuader l'autre qu’il était dans l'erreur et qu'il adhérait à des balivernes. Il faut à la fois prétendre beaucoup aimer son prochain pour vouloir le sauver et beaucoup le mépriser pour soutenir que sa religion n'était pas la bonne. Le premier postulat sera acquis facilement par un esprit adolescent, prompt à s'enthousiasmer sans se soucier des conséquences. Le deuxième suppose une réflexion sur la relativité des valeurs. Elle sera acquise par l'expérience. Elle seule permet de s'interroger sur la réalité de l'universalité à laquelle toutes les croyances prétendent, d'évaluer l'impact psychologique, culturel, vital que le succès d'une telle entreprise aura sur une population primitive cimentée depuis toujours par des divinités qu'on lui demande de renier.
 
L'exemple des tribus amazoniennes où ces missionnaires continuent le travail de destruction n'a pas suffi à guérir les églises de ce fanatisme.
 
Ce prosélytisme était aussi celui des religions  qui annonçaient que le paradis sera terrestre le jour où elles auront le pouvoir. On les a vues à l’œuvre au Pérou avec le Sentier lumineux, au Cambodge avec les Khmers rouges. Leur évangile était rouge. Ils convertissaient en massacrant.
 
Ces fanatismes d'hier et d'aujourd'hui naissent du refus de concevoir qu'une vérité pour l'un peut ne pas en être une pour l'autre. Ils ne conçoivent pas que l'animisme, par exemple, puisse être la forme qu'a prise dans le contexte local la révélation.
 
Cette incapacité de dépasser sa certitude pour admettre les raisons de l'autre, les respecter, les tolérer, vivre en harmonie avec lui est un comportement adolescent alliant générosité, engagement, mais aussi intolérance, mépris, refus.
 
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