Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


jeudi 24 mai 2018

RACISME

Racisme : mot à la construction banale mais que la folie de quelques uns se prenant pour ce qu’ils ne sont pas a transformé en arme de guerre civile qui outrage, sépare et tue. L’opinion ne retient que ce racisme inhumain. Le confiner à cette acception, c’est réduire sa signification et ne pas prendre en compte l’universalité du phénomène.

Le racisme, réaction de rejet naturelle d’une espèce vis-à-vis d’une autre, est un réflexe archaïque programmé pour assurer la survie. Il est particulièrement développé chez les carnivores qui le portent à son degré le plus extrême.

Le lion, le tigre, la panthère, le chat mais aussi le hibou, la chauve-souris et le brochet font la preuve, avec beaucoup d’autres, d’un racisme ordinaire, permanent, d’origine alimentaire, allant jusqu’au meurtre prémédité de l’antilope, du gnou, de la souris, du mulot, du papillon de nuit, du gardon, etc… Il frappe également les mammifères herbivores qui défendent leur territoire herbeux contre les empiétements d’espèces identiques mais venant d’ailleurs. On parle alors de racisme inter-racial. Tous les racismes de ces animaux à sang chaud ou froid sont considérés par les ligues bienfaisantes, les associations de parent d’élèves, les défenseurs de tous les droits, les partis politiques (de l’avant-garde à l’arrière garde) et religieux, enfin tous les partis pris comme légitimes et ne prêtant à aucune réprobation, ni pétition, l’exception étant l’attaque du tigre sur le chasseur qui veut sa peau, sur le photographe qui traque son incognito ou contre le dompteur qui veut lui faire faire le beau, le prenant pour un caniche. Le félin, bien qu’en état de légitime défense, fait alors preuve d’un racisme anti-homme intolérable, méritant une punition radicale, si possible immédiate.

Le racisme, chez l’homme, est régi par des lois d’exception qui suscitent beaucoup d’interrogations et d’exclamations parmi les autres espèces. Il obéit à des conditions éclectiques, variant selon les us et coutumes. Elles sont politiques, religieuses, culturelles, artistiques, ésotériques, philosophiques, masochistes, ethniques, etc... Leurs causes sont communes : bêtise, intolérance, hypocrisie, intérêt, fanatisme.

Le plus répandu, dans le monde occidental à carnation blanchâtre est le racisme anti-noir. La couleur devient, pour certains, un critère d’intelligence incitant, qui n’aime pas le noir, à mépriser celui dont la peau est plus riche que la sienne en mélanine. Répandu mais honteux, ce racisme se manifeste dans le secret de l’isoloir, à la porte des discothèques, lors d’une demande d’embauche, d’une location d’appartement ou un contrôle d’identité. Son alter ego, le racisme anti-blanc, parfois virulent, violent, est moins décrié. Il paraît mieux accepté par ceux qui en ont entendu parler. En fait, cette condescendance traduit un racisme subtil, subliminal, inavoué, terrible : « laissez-les dire ces pauvres noirs qui nous insultent, ils ne savent pas ce qu’ils font ».

Il est le fruit de la peur de la différence, qui secrète haine et mépris. Les occasions sont innombrables et ses degrés infinis. Toutes les raisons et les occasions lui sont bonnes. La religion : le catho a haï le protestant et vice-versa pendant des siècles et ils se sont entre-tués. Le territoire : le juif, l’arabe et vice-versa et ils se font la guerre. L’argent: le riche, le pauvre et vice-versa et la lutte des classes continue.

Ne supportant pas qui ne lui ressemble pas, ne pense pas comme lui, habite trop près au risque de lui marcher sur les pieds ou trop loin pour pouvoir le secourir, l’homme, parce que - à l’exception de vous, moi et quelques individus hautement recommandables qui se reconnaîtront - est un être dangereux, méprisant et raciste envers tout. Il détruit, asservit, se repaît, sans restriction, sans rémission, sans contrition. Rien ne le retient, l’air, l’eau, la terre subissent le même traitement. Il n’y a que sa propre mort qui lui fasse peur. Sa disparition est insupportable car lui seul est important, indispensable. Tout le reste n’est rien. Poussant son délire jusqu’à l’absurde, il s’invente une vie après la mort où il sera ce qu’il ne s’est pas donné la peine d’être et dans un paradis qu’il n’aura peut-être pas envie de transformer en enfer et où l’autre, transparent, ne lui fera plus d’ombre.
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