Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mardi 29 mai 2018

SAGA AFRICAINE

Depuis toujours, l'Afrique fait rêver le monde. Avant-hier, l'homme y naissait, prenait son essor et partait à la conquête du Nord, de l'Est et de l'Ouest. Ce fut une colonisation glorieuse et, par un mimétisme parfait, l'africain changea de couleur pour se fondre dans celle de son pays d'accueil. Il devint blanc, rouge, jaune.


Hier, avec le même esprit d'aventure, d'entreprise et une soif de dépaysement, de rencontres nouvelles l'africain se fit commerçant et vendit du bois d'ébène en état de marche aux marchands venus de Mésopotamie, des hautes tentes de Mauritanie et du Hoggar. Il allait chercher sa marchandise chez son voisin pour le forcer à voyager, voir du pays, apprendre des langues étrangères.

Dociles, courageux, ils apprirent le travail forcé avec la seule espérance de rester vivants un jour de plus. Le succès à l'export de cette marchandise fut tel qu'il dépassa les limites habituelles et devint transatlantique. Les transferts devinrent massifs pour faire tourner les moulins de canne à sucre et fleurir les champs de coton dans les Amériques et les Caraïbes.

Dans le même temps que les convois faisaient route vers la Mecque, la bonne parole d'Allah descendait des sables du désert arabique pour convertir à la bonne parole des esclavagistes les frères et sœurs et autres parents des esclaves qui, jamais, ne revenaient pourtant au pays.

Ce bon caractère, cette absence de rancune envers les razzieurs, les vendeurs, les acheteurs expliquent qu'un peu plus tard d'autres venus d'ailleurs profitèrent de l'accueil toujours chaleureux quand il n'était pas hostile pour s'implanter, s'incruster en profitant des zizanies, des chicanes entre tribus et apporter la civilisation avec des routes, de l'électricité, des hôpitaux, des missels pour remplacer la magie noire par la blanche, plus présentable, mieux écrite et qui promettait le paradis  si on acceptait l'enfer sur terre.

Même si la magie agit toujours sur des âmes avides d'aventure, d'espoir, de meilleur, rien ne change et l'Afrique reste toujours aussi accueillante à ceux qui, comme les chinois, s'en emparent et  auxquels elle vend ses terres pour y faire pousser ce qu'il faut pour accompagner leurs tasses de thé et que l'africain est prêt à perdre la vie en partant à pied, en bateau pour aller là où on ne veut pas de lui  mais pourra, dans le froid, la misère, balayer les rues, vider les ordures, faire le guet, la pute et ne pas avoir chez les autres ce qu'il a laissé sur place pour ceux qui, mieux que lui, profiteront du pays qu'il a quitté faute de vouloir s'en occuper.
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