Elle a toujours existé. Je ne parle pas de celle qui a vu s'affronter durant la guerre froide les savants américains et russes, mais de celle que se livrent dans la boîte crânienne, à huis-clos, notre cerveau droit et le gauche. Nous en sommes les victimes collatérales innocentes. Comme dans toutes les luttes fratricides, le combat est féroce. Étudions les forces en présence.
À notre gauche, nous avons un hémisphère rigide qui se flatte d'être logique, lucide, raisonnable, intelligent. Il classe, analyse, stocke l'information, organise et, conformiste, applique les idées reçues.
À notre droite, longtemps dominé, ravalé à un rôle secondaire par le cerveau gauche qui commande notre côté le plus performant, le droit, quand on est droitier, il y a un hémisphère artiste qui vibre, est capable d'émotions, a de l'intuition. Subtil, il sent l'ambiance, est audacieux, a de l'imagination, aime la nouveauté. Aujourd'hui, son heure de gloire est arrivée et il est reconnu à sa juste valeur.
Avec des caractères aussi tranchés, un système de valeurs aussi différentes, le conflit est inévitable. Chacun veut prendre le dessus, réduire l'autre à la servitude et profiter de sa spécialisation pour améliorer ses performances sans se soucier de le remercier. Faire vivre en bonne intelligence ces belligérants est une mission difficile, souvent impossible.
Cette antagonisme organique explique les conflits intérieurs, les sautes d'humeur, les variations du comportement. Chaque cerveau remporte des batailles et subit des contre-attaques qui renversent le caractère en attendant la riposte de l'adversaire, chacun profitant tour-à-tour des faiblesses de l'autre.
Pour enterrer la hache de guerre, nos cerveaux doivent apprendre à vivre en paix. Seuls peuvent arriver à cet état d'armistice ceux qui donnent leur indépendance à chacun, choississent leur camp ou qui se marient pour le meilleur et le pire selon le modèle du conjungo.
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