Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


dimanche 2 août 2020

LA CORRUPTION

Elle est un pourrissement de la matière qui, ayant perdu la vie, est digérée par les nécrophages qui s'en régalent en la recyclant pour continuer la transmutation éternelle des éléments  de la nature.
Celle de l'esprit et de son associé sentimental, l'âme, est une exclusivité humaine  qui  se manifeste du vivant. Elle n'épargne personne mais avec des variantes diverses.
La plus dépravée est la corruption des mœurs. Elle atteint ceux dont les habitudes diffèrent des règles morales de la société. L'expression, dans son acception commune, est limitée aux pratiques sexuelles. Le catalogue est disponible sur un Que sais-je aux PUF. Elle s'étend, en fait, à toutes les aberrations mentales qui font rechercher un plaisir payable au prix fort. Son origine vient d'un dérèglement de la psychologie qui n'est plus contrôlée par la raison, suite à une faille de l'intellect. Ses victimes absorbent, en quantité, le tabac, l'alcool, les drogues en vogue, la nourriture. Plus que d'une corruption, il s'agit d'une profanation du corps. Il est traité comme un objet étranger qui n'a pas à être respecté et ils vont jusqu'à la cirrhose, aux cancers,  à l'over-dose, à l'obésité monstrueuse. 
On a le corrompu classique. C'est le prévaricateur décrit dans Topaze par Marcel Pagnol. Il fait de la politique et profite de sa position de commandeur pour se remplir les poches dans les caisses qu'il contrôle. Il a son pendant dans le monde des affaires où il abuse des biens sociaux, se fait acheter par la concurrence, spécule contre les intérêt de son entreprise.
Ces corrompus de l'argent, en col blanc, Grande croix de la légion d'honneur et Te Deum dans feu Notre Dame de Paris portent beau, affichent une belle conscience et tiennent des discours édifiants.  Ils vivent dans le mensonge, l'hypocrisie, la perversité.
L'argent, le pouvoir, seuls ou réunis sont de puissants facteurs de corruption. N'y est sensible et n'y succombe qu'une minorité dangereuse car capable de faire beaucoup de dégâts en conduisant un pays  ou une entreprise à la faillite. Il existe d'autres chemins de la corruption mentale. Elle passe par la voie de la philosophie, de la religion, de la politique. Elle repose sur une  idée,  une théorie. Ce n'est pas elles qui corrompent mais l'usage qui en est fait. Une bonne idée, mal interprétée par un fanatique imbécile peut devenir une arme de destruction massive. Toutes les politiques, toutes les philosophies, toutes les religions ont subi ce détournement d'interprétation,corrompirent et continuent de corrompre. L'histoire est pleine de leurs horreurs: le catholicisme, avec ses  croisades, son inquisition, l'islam et et ses fanatiques barbares, le communisme avec son goulag, sa dictature de la Nomenklatura, le nationalisme avec le nazisme, le capitalisme avec l'ultra libéralisme, le socialisme avec son égalitarisme doctrinale et sa haine de l'argent, fruit bienfaisant du travail.
Ces concepts en isme rivalisent de sectarisme, se parent de vertus qu'ils n'ont pas. Cela suffit pour séduire les foules, en deviennent des fidèles ou des fanatiques et suivent les mauvais maîtres qui se prétendent de bons bergers.
Les honnêtes gens sont épargnés par toutes ces horreurs. Ils les jugent sévèrement, les condamnent. Ils se sentent protégés  par  la raison, la sagesse, la morale qui sont chez eux des valeurs en éveil. Malheureusement, il ne faut pas croire tout ce que l'on croit, ce serait avoir une corruption du sens critique de se croire invulnérable  à toutes les formes de corruption. Certaine sont insidieuses et assez vicieuses pour tromper le plus avisé, le mal est sans remède puisque ce sont nos idées fausses qui trompent notre jugement. Il est impossible de s'en prémunir, sauf à avoir un esprit critique particulièrement développé et qui remet en jugement sa propre production.
La corruption est un fléau qui s'est toujours bien porté. La société actuelle l'a démocratisée en favorisant la consommation, en exaltant ses vertus et en étant peu regardante sur les moyens de la satisfaire. L'exemple vient de haut et l'information diffuse la corruption de ceux qui; hier , étaient les pères la vertu, le secret de leurs perversité était bien caché. L'omerta est moins étanche, leur double je  est notoire et peut les conduire à la démission. Cette corruption étalée des élites est un facteur de dissolution de la morale publique et prépare celle de tous en légitimant des comportements par l'exemple. Demain  l'indice de corruption prendra place à coté de ceux du chômage, du coût de la vie  et du CAC 40 . 

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