Le plaisir éprouvé devant une œuvre d'art, un tableau par exemple, provient-il de la sensation visuelle qui déclenche un sentiment reflexe ou est-ce le contraire? Peu importe, seul le résultat importe. Il dépend du regard que l'on porte plus que de la qualité du geste de l'artiste. L'émotion qui naît de la sensation dépend de l'idée qui se cachait derrière le sentiment qui préexistait de façon latente, nourrit d'un substrat de connaissance, de souvenirs, des goût et des dégouts. Ainsi, l'amoureux du beau, du bon, de l'harmonie des couleurs et des lignes, des notes, des accords, sera heureux devant un tableau de Botticelli, de Renoir, de Rafaël, une sculpture de Praxitèle, de Michel-Ange, de Rodin , en écoutant du Mozart. Un sado-maso qui s'ignore, pessimiste, négatif, hypochondriaque aimera un peintre sombre, triste, lugubre comme Bosch, le cri de Edvard Munch, Rouault. Le bobo superficiel, aimant l'air du temps, et ne voyant pas de différence entre un Andy Warhol et Arcimboldo, un bronze de Giacometti et une boursoufflure plastique de Jeff Koons, se pâmera devant une toile blanche ou noire ou une sculpture invisible avec certificat d'authenticité.
Finalement, on ne regarde pas ce que l'on voit mais qui on est.
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