Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mercredi 24 novembre 2021

SUITE ET FIN

Le 11.03.2014 vous auriez pu assister par la lecture, si vous étiez né, au combat homérique qui opposa la femme éternelle à l'homme éphémère. Le reportage, pour des raisons théologiques, s'arrêta au début du premier round et personne ne sut comme fut la fin. Aujourd'hui, je suis en mesure de conclure et de satisfaire la curiosité légitime de tous les voyeurs assoiffés de violence et de sang qui aiment se vautrer dans l'ignominie, tous des fidèles du blog à dancharr. J'ai retrouvé, dans les archives, le texte qu'une modératrice féministe enragée avait censuré. Je rétablis le texte dans son intégralité.

"«Nous allons assister, en direct, ce soir, au combat entre l’"Éternel Féminin" et l'"Éphémère Masculin".


On comprend mal comment la Fédération Française autorise ce combat très inégal entre une tenante du titre au meilleur de ses formes et un challenger en bout de course, affaibli et qui a eu du mal à monter sur le ring.

À notre droite, nous avons mademoiselle Soprano, sortie en direct d’une gravure de mode : 1,79 m pour 56 Kg, habillée par Chanel d’un strict tailleur, chaussée par Gucci d’escarpins à talon qui la hissent à 1,90 m et la font dominer d’une tête toute l’armée qui s’affaire autour d’elle : 2 manucures s’occupent de ses ongles rouge sang, son maquilleur retouche sa célèbre moue, son coiffeur exclusif retravaille le curling de sa mèche postiche postérieure et son couturier rectifie le pli de sa jupe fendue.

À notre gauche, nous avons Jules La Gaffe, l’éternel perdant. À le voir, je crains que ce ne soit son entrée dans l’éternité. Comme vous le savez, il sort de l’Hôtel-Dieu où, en urgence, il vient de subir un triple pontage. À 36 ans, c’était un peu tôt, mais le résultat d’une vie de tabagie et d’autres excès en tous genres. Vêtu du costume fourni par l’AP, une chemise bleue ouverte dans le dos, il porte encore ses patins de salle  d’opération. Deux aides-soignantes l’aident à se mettre debout, l’infirmière vient de lui faire sa dernière piqûre d’anticoagulant. Une religieuse prie ,en retrait, l’archange Gabriel. J’ai aperçu dans les vestiaires un spectre en noir de chez monsieur Borniol, un mètre à la main. Je suis inquiet pour l'avenir immédiat de Jules La Gaffe. Espérons qu’un des trois pontages tiendra jusqu’au début du combat.

L’arbitre invite les deux combattants à venir au centre du ring. L’Éternel Féminin s’élance nonchalante, royale, indifférente, souriant aux photographes. L’Éphémère Masculin s’avance, claudicant, embrumé par les vapeurs anesthésiques, baisse les bras faute de pouvoir les lever.

Je crains une nouvelle fois qu’il faille attendre plus tard que ce soir pour que l’ égalité des chances soit, au moins, dans ce domaine respectée. Mais, voyons la suite et que le massacre commence .

L'arbitre, un commis d'office, procéda au rituel d'usage et tint son discours inaudible habituel  puis le gong sonna le début des hostilités. Ce qui arriva devait arriver: le top modèle juché sur ses échasses,  se retrouva seule au milieu de l'arène face à un athlète au mieux de sa méforme, elle essaya d'avancer d'un pas mais, livré à elle-même, elle trébucha, déséquilibrée par le poids du poing droit qu'on lui avait dit de lancer devant elle. Sa position instable aggravée par l'attraction terrestre, la fit chuter doucement dans un salto arrière. Le ralenti ni le chignon n'adoucirent suffisamment le choc et le public entendit distinctement le son creux produit par le crâne en tombant par terre. Assommée pour le compte, elle n'entendit pas les dix chiffres qui signèrent une défaite humiliante mais méritée. 

Le vainqueur, hébété n'avait rien compris à ce qui venait de se passer, il eut cependant le bras droit levé par une âme compatissante. Porté par deux gardiens de la santé, il fut ramené à l'ambulance, en direction du service d'urgence de l'hopital le plus proche." 
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