Le corps humain, une des merveilles de la nature avec le serpent à sonnettes, a la particularité d'être construit à la pièce et débité en série.
Il réunit tout en un et est capable de marcher seul, de travailler des deux mains en même temps, d'avoir de bonnes idées et de mauvaises pensées.
Entrons dans le détails de sa machinerie. On remarque d'abord la bouche, un trou au milieu de la figure, éclairée par deux globes qui ne sont pas des lumières. Elle s'ouvre sur des dents, une langue avec, au fond du palais (qui n'en a pas l'air) la luette, une suspension saugrenue qui fait ronfler quand on dort.
En descendant, on tombe sur la soufflerie, le moteur deux temps, les canalisations, les égouts, les transformateurs.
On s'attardera sur le système de ventilation et d'aération, une machine compliquée à air comprimé par une cage thoracique et un diaphragme. Ils vont et viennent en mode automatique ou à la demande, mais sans jamais s'arrêter.
Il y a aussi l'usine à gaz qui fait roter et péter, mais je ne m'étendrai pas pour ne choquer personne.
Au final, l'ensemble est performant quand il est bien entretenu. C'est rarement le cas, d'autant qu'avec une obsolescence programmée, il s'use même si on s'en sert peu.
On devine sa fin quand il a des pannes de mémoire, des fuites aux extrémités, des troubles de la circulation.
Il finit au dépotoir. À ce stade, il n'y a rien à récupérer, le temps de la déchetterie est passé.
PS: pour ceux qui douteraient de ma qualification à parler du corps humain, je signale que j'en ai disséqué plus d'un.
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