On fête, ces temps-ci, l'anonyme dressé devant un char, immobile, sur la place Tiananmen, à Pékin, le 5 juin 1989. Il est debout, stoïque, héroïque, voulant ignorer que, dans un régime communiste, vouloir être libre est un crime qui mérite la mort. On ne sait rien de lui et il est devenu le symbole de la lutte contre la dictature.
On ne parle jamais du conducteur du char qui a arrêté son engin, n'a pas écrasé l'homme, l'a épargné.
N'a-t-il pas, ce faisant, désobéi et déserté la guerre que le Parti, via l'armée chinoise, livrait à ces jeunes qui, pacifiquement réclamaient de pouvoir penser librement.
Le conducteur de ce char, en n'appuyant pas sur l'accélérateur n'a-il pas été considéré comme un déserteur et fusillé pour l'exemple, comme cela se fait dans toutes les armée en guerre?
Quel est le plus héros des deux:
- l'inconnu qui a pu se sauver, peut-être?
- le matricule inconnu, prisonnier au volant de son char, disant NON?
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