Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


samedi 21 septembre 2019

LE PITCH D'UN SCÉNARIO

J'ai rêvé cette nuit du scénario que j'enverrai à Spielberg pour qu'il obtienne un nouvel Oscar. Le voici en avant-première:

Le héros au départ est un jeune homme - 17-18 ans - insignifiant, moyen en tout, prêt à devenir un homme dans la foule des médiocres. Quelques scènes  le décrivent:

- à la maison, devant la télé,
- à l'école, bataillant mollement pour avoir la moyenne, cherchant à ne pas se faire remarquer, doué en aucune matière,
- sur le terrain de sport, n'aimant pas se fatiguer  et préférant le banc de touche  au terrain, 
- timide avec les filles.

Bref un adolescent standard aimant le coca, les hamburgers, sans curiosité,  sans idéal, sans relief, le clone de ses parents , lamentables eux aussi.

Ce personnage de série B, se préparant une vie d'adulte déprimante est la victime, un mois avant les examens de terminale d'un événement bizarre. Il tombe malade, 41 degrés de fièvre, trois jours de coma. Hospi, urgences, soins intensifs, le grand jeu, pas de diagnostic, tout est normal, réveil au troisième jour, état parfait, pas de séquelles, retour maison, reprise école.

Rien n'est pareil dans le bonhomme, tout a changé. En 15 jours, il revoit l'année de cours, lit  à grand vitesse, retient et, le jour de l'examen mention très bien, partout. Exclamation, admiration, suspicion, tricherie, fraude, convocation, interrogation, confrontation et les autorités sont forcées de s'incliner: l'élève médiocre est devenu le premier hors catégorie de sa classe. Félicitations, congratulations, Harvard, Princeton, Yale se battent pour l'avoir dans leurs murs.

C'est le début d'une saga comme on en n'a jamais vue puisque notre sujet a tous les talents à un degré  majuscule: il sait tout faire, très bien, apprend et comprend tout, à l'oreille absolue, sa mémoire est infaillible, il dessine, peint, chante, dessine de façon stupéfiante sans jamais avoir appris. Il concentre, en mieux, les talents des plus grands: Mozart, Léonard de Vinci, Pasteur, Spinoza, Tesla, Dyson, etc...

Ses œuvres, ses inventions déchaînent l'admiration, la stupéfaction:

- un remake des Indes Galantes de Rameau sur Mars,
- une comédie musicale  se passant dans les coulisses d'une rave-party, succès mondial,
- l'invention du moteur hydraulique, successeur du moteur à l'eau jamais découvert. Rejetant de l'oxygène et de l'hydrogène, il ne pollue pas et condamna à la faillite les pays producteurs dont les États-Unis, la Norvège, l'Arabie Saoudite. La pollution a disparu, l'air se refroidit et la Chine éternue.
Une église le prend pour le messie revenu,  d'autres le considèrent comme l'homme le plus important ayant jamais existé.

Mais à coté, il y a la foule de ceux qui souffrent de son existence car il a fait disparaître leur raison de vivre, il y a:

- les mécanos;
- les pétroliers: du pompistes aux rois des pétrodollars;
- tous les besogneux des arts dont la médiocrité éclate devant chacune de ses incursions dans leur domaine;
- tous les écologiques impuissants et qu'un seul homme a suffi à ringardiser en traitant le mal à sa racine.
-  les églises qui se sont ridiculisées quand un  homme,  se prenant pour personne s'est montré capable de faire des miracles en se contentant de réfléchir;
- tous les laboratoires et instituts de recherche employés à plein temps à ne rien trouver.

On imagine sans mal ce que pouvait être devenue sa vie: tumultueuse, dangereuse et très occupée par toutes les demandes et le besoin interne et intense qu'il éprouvait d'exprimer toutes les forces, les idées qui bouillonnaient en lui. De banale, sa vie était devenue infernale. Il en arriva à la conclusion qu'un homme parfait n'a pas sa place dans un monde imparfait. Il fallait que cela change et, un jour, il décida de redevenir l'imparfait de ses débuts. Il publia qu'il n'avait plus réponse à tout, le prouva en se trompant, en ne comprenant plus ce qu'on lui disait. Très vite on oublia ce qu'on lui devait, son église l'excommunia, ses statuts furent déboulonnés, on l'injuria, les plus zélés le couvrirent de crachats.

Comme prévu il retrouva le calme, le silence, l'obscurité et put vivre dans la paix de son intérieur. Il poursuivit son existence dans l'anonymat de la clandestinité, travaillant à des tableaux sublimes, écrivant des textes extraordinaires, improvisant des opéras révolutionnaires et inventant des histoires drôles car il aimait surtout rire.
FIN

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