Quand on compare l'intelligence, la subtilité, la profondeur d'un monologue de Desproges, de Fernand Raynaud, de Coluche, de Bernard Haller, les conversations de Pierre Dac et Francis Blanche, de Poiret et Serrault, de Darras et Noiret , de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault avec les discours, les sermons, les interviews, on a l'impression d'un autre monde, d'une autre langue. Les formules creuses, les tirades grandiloquentes, l'appel aux mannes de la patrie ou de la bible, le recours à l'emphase, à la répétition des idées vides, au martèlement de la ponctuation remplacent l'intelligence, la subtilité, l'humour etc... La langue de bois, les éléments de langage proférés d'une estrade, d'une chaire font oublier leur force comique qui ferait rire sur la scène d'un théâtre du boulevard ou au Point Virgule. Le côté farceur de l'inspiration, la justesse de la composition, mélange de gravité compassée, de sincérité appliquée, de gravité affectée en font un chef d'oœvre d'interprétation. Personne ne voit la clownerie de la gestuelle, le surréalisme du discours.
Tous disent un texte appris par cœur. mais les uns pour nous faire rire et les autres pour nous faire croire.
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