Pour arriver au nœud du problème, je suis obligé de partir de loin. Il faut arriver à entretenir une vraie conversation. Elle est un dialogue équilibré. Chacun des deux doit y trouver une satisfaction égale. C'est le cas inhabituel tant il est rare que ce soit le cas. Le plus souvent, l'échange est unilatéral tant il est difficile de s'intérésser à l'opinion de l'autre. Cette quasi-impossibilité est due à un reflexe toxique pour la relation. L'autre ne sera jamais qu'un tiers, une fraction de soi-même. L'attention qu'on lui porte ne peut être que partielle. La conversation est souvent un ode à soi-même. Cesser de s'intéresser à soi pour l'autre est l'objectif numéro 1 si vous voulez conquérir sa sympathie. Cette libération est extrêmement difficile. Elle suppose un énorme travail personnel puisque l'effort doit parvenir à rompre le besoin que l'on a de parler, de se raconter et à le remplacer par une curiosité pour l'autre. Chez certains, la démarche est naturelle, sincère. Elle est indispensable à la sympathie et toute la tactique sera de faire de l'autre un autre soi-même digne de partager l'amour que l'on se porte.
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