C'EST DU LOURD, ATTACHEZ VOS CEINTURES

La folle imbécilité de l'homme l'empêche de voir l'évidence aveuglante. Il préfère le vide du ciel à ce qu'il piétine: la terre. Il foule du pied la force la plus puissante, extraordinaire de générosité, d'amour, qui a donné à la nature toutes ses beautés: arbres, fleurs, oiseaux, animaux, colibris, baleines, escargots, lions, tigres et, pour son malheur,  la femme qui a engendré l'homme. 

Sa bonté en devient effrayante tant elle est immense. Elle donne la vie, une flamme qui consume sans brûler et jaillit d'elle avec une énergie qui entretient un dynamisme qui fait se reproduire, naître, éclore, grandir, grossir, mourir, pourrir, renaître, encore et encore, à chaque seconde depuis des millions d'années ce que nous voyons, sentons, respirons, mangeons. Son tonus, son optimisme sont inébranlables. 
Nous la regardons sans nous poser de question, sans étonnement, c'est dans sa nature à la nature d'être naturelle, pense-t-on. Insensibles à tout ce que nos sens crient, nous ignorons avec obstination, cruauté, perversité cette réalité qui nous dit une vérité qui contredit tout ce que nous voulons croire. C'est vers un ciel vide que  nos prières s'élèvent, que nous rêvons de monter .
Que peut-on espérer de cette engeance coupable d'une telle hérésie, qui méprise le dieu et la déesse auxquels elle doit tout. Un jour, ils vont mourir, épuisés, dégoutés  par tant de mépris, tués par des revers de fortune: un soleil qui jettera ses derniers feux, la collision avec un monstre venu de l'espace, des coliques internes  qui lui feront cracher ses entrailles. Les martiens ont connu ce sort-la. Ils n'en sont pas revenus. Le même nous attend.