Quand je suis perplexe, en proie à l'aréflexion, quand je ne
sais où, ni vers qui me tourner, en un mot quand le problème m'est insoluble,
que feriez-vous à ma place? Abandonner, se résigner, renoncer. Vous
ne savez pas, le cas ne s'est jamais produit. Moi, je n'ai pas cette chance
mais je ne capitule pas, j'emploie les grands moyens. Il faut du courage, de
l'abnégation, du stoïcisme, pour oser ce que j'ose: je prends un livre de KANT.
N'importe lequel, j'ouvre une page, n'importe laquelle, et je lis une phrasez,
au hasard, celle-là, par exemple :
«Cela étant il nous
reste encore, une fois dénié à la raison spéculative tout progrès dans le champ
du suprasensible, à rechercher si ne se trouvent pas dans sa connaissance pratique
des données conduisant à déterminer ce concept transcendant de la raison qui
est celui de l'inconditionné, et permettant ainsi de faire accéder,
conformément au souhait de la métaphysique, notre connaissance a priori, bien
qu'uniquement du point de vue pratique, au-delà des limites de toute expérience
possible.»
Scrupuleux, je la relis (cette phrase) une fois, deux fois,
pour être sûr et certain qu'elle m'est parfaitement incompréhensible. Plutôt
que de stupéfaction, il faut parler de stupeur pour décrire l'état dans lequel ce texte me plonge. Après cette épreuve, le problème
le plus ardu des mathématiques quantiques paraît enfantin. Et, montre en main, en
une minute, la solution sort de son trou, le problème est résolu.
Je soupçonne Einstein, au moment où il coinçait pour mettre
au point sa formule magique d'avoir utilisé ce subterfuge. Pour être juste, on
pourrait faire de KANT, le père de la bombe atomique!!
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