L'ORIGINE DES MALHEURS DU MONDE

Ce qui suit devrait intéresser les habitants des mégapoles de plus de 100 millions d'habitants et qui sont victimes de la violence urbaine . Nous ne la détaillerons pas pour ne pas les affliger davantage. Ma découverte  va bouleverser la psycho-sociologie  puisque je démontre qu'elle est le résultat, non de l'empilement des uns sur les autres, de la diminution du périmètre de sécurité autour de chacun, non de la raréfaction de l'oxygène  remplacé par le gaz carbonique de l'haleine de la foultitude et les vapeurs huileuses des robots mécaniques préposés à la régulation de la circulation, mais de l'avènement de la TÉLÉPATHIE.

Son développement paraît une conséquence de la révolution numérique et de la 6 G. Je travaille à découvrir le facteur qui  a déclencher sa libération . La télépathie était jusqu'à présent réservée aux études en laboratoire ou l'apanage de quelques phénomènes qui s'exhibaient dans les music-halls. Aujourd'hui chacun en bénéficie et les citadins en pâtissent tant les émissions sont fortes, permanentes et...toxiques. Les voies de recherche sont nombreuses: réchauffement, virus, electromagnétisme, résonance électronique.

Les idées, les pensées, les sentiments, les émotions  ne sont plus confinés dans l'intime mais diffusent librement dans l'air ambiant où ils sont captés par des cerveaux devenus récepteurs en même temps qu'émetteur. Chacun est donc en butte au corps astral des autres et subit l'intrusion des plus violents, des plus agressifs. On comprend que les effets secondaires ne sont pas anodins car, cumulatifs comme toutes les mauvaises drogues, ils transforment le plus paisible en bête féroce prête à déchirer son voisin comme le chat la souris. La malfaisance de tous les psychopathes en liberté plus ou moins surveillés qui circulent dans le métro, le bus, l'ascenseur, le trottoir, que l'on  côtoient dans la rue, son gratte-ciel  peut  infuser à loisir et trouver plus tard à s'exprimer pour un mot de trop, un regard, un geste de travers. Quand on s'introspecte, un instant de lucidité  et qu'on veuille bien examiner les sottises, les méchancetés, la haine qui parfois s'y expriment sans qu'on les refoulent et dont on se délecte, on peut se considérer soi-même comme un facteur de chaos.  On est, pour les autres, un salaud ordinaire qui, derrière son sourire et sa belle façade ,cachent un rictus et un coupe-gorge.

Je vous laisse cauchemarder un instant sur les malheurs à attendre du nouvel attribut de l'espèce qui était déjà inhumaine depuis toujours .........avant de vous donner le moyen simple de vous en protéger, car, avec moi , c'est comme chez Tovin, on a aussi le conseil.

 En attendant le casque anti-télépathique que je vous charge d'inventer- il y a de l'argent à gagner- , il vous suffit de déménager de la grande ville polluée par les messages  infra-liminaires de vos voisins et vous réfugier dans la campagne profonde du Connemara, une vallée perdue du Val d'Aoste, dans le désert  du Sonora , à Wieedenborstel, dans le Schleswig-Holstein, aux alentours d'Evora dans l'Alentejo et chez nous en Lozère. Vous ne sentirez la présence que des rossignols, des colibris, des renards, des grenouilles, des lézards  des campagnols, des escargots, des serpents, des êtres exquis qui ne pensent qu'à manger, s'envoyer en l'air, se dorer au soleil et profiter du peu qu'ils vivent.Vous y aurez  la vie paisible du ravi du village désert le plus proche.