Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mardi 12 juin 2018

PENSEZ-Y

"Je pense, donc je suis" n'était pas seulement une forte phrase quand il l'a écrite, une forte parole quand il l'a prononcée mais au début ce fut une forte pensée dès qu'il en a eu l'idée. Le mérite de monsieur Descartes a été grand car les obstacles  nombreux. Il y eut d'abord le plus extérieur: la pression barométrique qui, avec ses 1013 millibars, comprime la tête et tend à empêcher la pensée de fuser. La pesanteur n'est pas le seul oppresseur, il faut vaincre la pression de la voûte crânienne et des méninges qui serrent de près le cerveau, la machine spécialisée dans la production de pensées. Elle n'a pas la vie facile, car elle travaille à la chaîne et les pensées se bousculent, s'emballent et subitement ralentissent, se tarissent, on parle de panne d'inspiration. Sa production est soumise à des contraintes, à des influences, à la qualité des matières premières, de l'approvisionnement et beaucoup à l'entretien de la machinerie. Sans entrer dans les détails, on dira que la pensée est tributaire:
  • de l'état de la digestion, la torpeur post-prandiale n'est pas propice à des pensées transcendantales,
  • de l'état  de la santé en général et des nerfs en particulier, l'obsessionnel à une pensée fixe qui le fait penser en rond,
  • l'état du porte-feuille en coupures et en actions (l'extrême pauvreté et l'extrême richesse sont des ennemis reconnus de la pensée).
Nous parlerons maintenant de la qualité de la pensée. Ses variétés sont infinies et nous ne les détaillerons pas puisque la littérature en est pleine et vous trouverez tous les exemples dans les livres. En fait, ils ne servent qu'à cela: donner des pensées à ceux qui n'en n'ont pas ou qui en ont jamais assez. Elle nourrit l'imagination qui est à l'origine de toutes les pensées politiques, philosophiques, économiques, humoristiques, religieuses, poétiques, prosaïques (repas du midi, choix de la cravate, couleur de la chaussette etc., etc.). La pensée est parfois interdite (l'auto-censure), limitée (absence ou mauvaise qualité de la nourriture spirituelle, AVC mettant hors circuit le cortex pré-frontal).

Le rôle de la pensée est si primordial qu'il explique la forte pensée de Descartes. On ne connaît pas les limites de sa puissance ni jusqu'où elle peut entraîner: au bout du monde, sur Mars,  au mariage, au divorce... Elle précède l'action, l'accompagne, la réaction, le projet, le contre-projet, l'annulation, la réalisation, les regrets de ne pas avoir eu la bonne pensée au bon moment.

Donc la pensée est une mine d'or que l'on transporte dans la tête et toutes ses idées sont à creuser. Ceux qui n'en n'ont pas sont encore dans l’œuf, un peu de temps et ils en auront pour leur patience.

PS. Attention: ne pas confondre idée et pensée."Vous n'avez pas idée" est une pensée!
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